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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse à une nouvelle façon de lutter contre le réchauffement climatique grâce à des arbres qui captent 5 à 10 fois plus de CO2.

L’innovation du jour, ce sont des arbres avec des propriétés étonnantes, puisqu’ils pourraient nous aider à lutter contre le réchauffement climatique.

Des peupliers et des platanes comme ceux qui bordent les routes. Mais que l’on a réussi à doper pour qu’ils captent 5 à 10 fois plus de CO2. On le rappelle : ce n’est pas pour rien que l’on parle d’urgence climatique. Même si l’on réduit nos émissions de gaz à effet de serre, ce ne sera toujours pas suffisant. Les scientifiques le répètent : si l’on veut inverser le réchauffement climatique, il faudra, en plus, aspirer une partie du CO2 qui est déjà dans l’air. Or les arbres sont de formidables pompes naturelles à CO2. Ils le digèrent avec la photosynthèse puis le stockent dans leur tronc. C’est ce processus que des chercheurs ont réussi doper et à optimiser. Cela donne des peupliers qui absorbent jusqu’à 10 fois plus de CO2 que la normale.

Ils ont été dopés à quoi ces peupliers ?

Ils ont été modifiés génétiquement. On leur a inséré des gènes d’algues et de courge. Donc oui ! Ce sont bien des OGM ! Le terme fait peur, mais ils n’ont pas choisi le peuplier par hasard. C’est un des arbres qui pousse le plus vite. Avec leur modification, un arbuste de 4 mois atteint déjà 1m60, deux fois la taille d’un peuplier non modifié. C’est très important, car plus l’arbre est grand, plus il capte de CO2.

Aujourd’hui, il faut attendre en moyenne 12 ans pour qu’un peuplier absorbe son niveau maximum de CO2. Leur version dopée, elle, pourrait y arriver en 7 ans. Ils militent donc évidemment pour qu’on privilégie leurs super-arbres lors des reboisements. Cela permettrait d’accélérer le pompage de tout ce CO2 accumulé dans l’atmosphère.

Est-ce qu’ils ont déjà été plantés « en plein champ » ?

Pas encore. Pour l’instant, c’était uniquement du laboratoire. Mais un premier test est prévu dès le mois prochain par la startup Living Carbon. Ce sera en Californie dans une zone ravagée par les incendies l’année dernière. Comme vous pouvez l’imaginer, le test sera surveillé de très près. Car dès qu’on parle de manipulation génétique, il y a toujours une forme de défiance. Mais qui sait ? Peut-être finirons-nous par devenir plus indulgents avec les OGM s’ils nous aident à sauver la planète ?