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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

La parité homme/femme s’invite dans l’espace. Pour la première fois, on va étudier l’effet des radiations spatiales sur la gent féminine. Ça n’a jamais été fait auparavant ? Pourtant plusieurs femmes sont déjà allées dans l’espace ?

Bizarrement non ! Jusqu’ici, toutes les études ont été conduites uniquement sur des hommes.

Je rappelle que dans l’espace, notre corps n’est plus protégé par le champ magnétique terrestre. Il peut donc recevoir des doses de radiations cosmiques jusqu’à 700 fois supérieures. Il est aussi de notoriété publique que les organes féminins, comme les seins ou les ovaires, sont particulièrement sensibles aux radiations. Donc une femme court beaucoup plus de risques d’avoir un cancer quand elle va dans l’espace.

Sauf que, jusqu’ici, il y avait très peu de femmes astronautes. Le plus loin qu’elles soient allées, c’est jusqu’à la Station Spatiale Internationale… qui reste encore un peu protégée par notre champ magnétique. Or une femme fera partie de l’équipage qui retournera sur la lune. La lune qui est encore plus éloignée. D’où l’intérêt de mesurer précisément l’effet des radiations sur le corps féminin.

Comment on va faire ? On ne va pas envoyer un cobaye ?

Non, on va le faire avec des mannequins bourrés de capteurs qui reproduisent les os, les tissus et les organes du corps féminin. C’est le même type de mannequin utilisé pour doser les rayons dans les traitements contre le cancer. Les mannequins seront envoyés un peu plus tard dans l’année par Artémis 1. Une mission non habitée, chargée de tester tout l’équipement qui permettra de retourner sur la lune : la fusée SLS, la plus puissante au monde ; la capsule Orion qui embarquera l’équipage et les systèmes de navigation qui permettront de faire deux fois le tour de la lune et de revenir sur Terre.

C’est un petit pas pour l’Homme, mais un pas de géant pour la femme, cette expérience.

Elle montre l’importance d’avoir des mannequins de test aussi bien masculins que féminins. Savez-vous pourquoi, pendant longtemps, en voiture, les femmes avaient plus de risques d’avoir un accident grave ? Parce que les mannequins de tests avaient essentiellement une morphologie d’homme.