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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

L’innovation du jour c’est l’intelligence artificielle qui s’invite dans les salles de classe. De nombreuses écoles l’interdisent, mais l’université de Harvard va l’utiliser pour assister ses professeurs.

Ce sera à partir de la rentrée prochaine pour les cours d’informatique. Les étudiants auront des professeurs en chair et en os, mais aussi un prof électronique, un chatbot comme ChatGPT. Il va prodiguer des conseils, corriger les copies et répondre aux questions des élèves.

Vous rappeliez la levée de boucliers du monde éducatif lors du lancement de ChatGPT à la fin de l’année dernière. On s’inquiétait des risques de triche, de plagiat, de sources créées de toutes pièces… Il est donc intéressant de voir une des plus prestigieuses universités du monde, adopter l’intelligence artificielle pour seconder ses profs, dans l’un de ses cours phares.

Comment ils le justifient ? Ils veulent faire des économies de professeurs ?

Non. À plus de 40.000 € l’année, cela ferait mauvais genre…

Au contraire, leur objectif est d’arriver, un jour, à un ratio un professeur pour un élève. Cela permettrait d’offrir un suivi individualisé. Or je vous le disais, l’informatique est l’un des cours les plus suivis avec près de 1000 étudiants pour seulement une cinquantaine de professeurs. Ils vont donc s’appuyer sur l’intelligence artificielle pour apporter ce soutien personnalisé.

Je précise, ils n’utilisent pas ChatGPT, mais un modèle de langage similaire. Car ils ne veulent pas donner directement la réponse à l’étudiant, simplement des clés de compréhension pour le guider vers la bonne solution.

L’assistant doit ainsi permettre à chacun d’avancer à son rythme, avec son propre style. Surtout, il doit libérer du temps aux professeurs pour qu’ils puissent vraiment s’occuper de ceux qui en ont le plus besoin.

Et qu’est-ce qu’il se passe si l’assistant fait des erreurs (c’est souvent le cas avec ce type d’intelligence artificielle) ?

Là, je vais citer le responsable du cours :

« Nous allons bien préciser aux étudiants qu’ils doivent toujours faire preuve d’esprit critique quand on ils reçoivent une information, qu’elle vienne d’un humain ou d’un logiciel ». Avouez que ce n’est pas très rassurant…

Bonne nouvelle : ces cours seront disponibles gratuitement en ligne avec le fameux assistant dopé à l’intelligence artificielle. Si l’on veut, en plus, avoir accès aux enseignants humains, il faudra s’inscrire à Harvard et débourser plus de 40.000 € par an.