Quelques jours après son retrait politique, Marion Maréchal Le Pen prépare déjà son retour.
La politique c’est la recomposition à l’œuvre, conséquence de l’élection présidentielle. Le PS et les Républicains fracturés, et jusqu’au Front National où Marion Maréchal Le Pen esquisse ce que pourrait être demain, l’avenir de la droite nationale et conservatrice.
À peine partie, elle prépare déjà son retour. Marion Maréchal Le Pen croit en l’union des droites. Libérée de son appartenance au FN, elle tend la main dans l’hebdomadaire Valeurs Actuelles à Laurent Wauquiez, le vice-président des Républicains. Leur point de rencontre : l’identité française, la défense du patrimoine et des valeurs menacées par l’immigration et le multiculturalisme. Elle pose les bases d’un nouveau mouvement de rassemblement de la droite traditionaliste et conservatrice que le FN (c’est son constat) est incapable de bâtir et qui pourrait permettre la conquête du pouvoir. Elle a plaidé en ce sens Front National pendant des années., toujours en essuyant les récriminations de sa tante Marine Le Pen hostile à tout accord, à toutes mains tendues en particulier aux Républicains. Stratégie perdante pour Marion Maréchal qui s’en va donc pour préparer la relève.
Elle réfute la ligne Philippot qui place la question économique et l’euro au cœur pour revenir aux fondamentaux de la droite. Ça rappelle la façon dont Nicolas Sarkozy s’était adressé en 2007 aux électeurs du Front National.
Où l’on retrouve la ligne Buisson. Patrick Buisson l’inspirateur du fameux ministère de l’immigration et de l’identité nationale en 2007 qui a introduit dans le discours de la droite républicaine la sémantique, les mots de l’extrême droite. Ce thème de l’identité peut cimenter un discours qui parle à la fois à la droite bourgeoise conservatrice et aux classes populaires de la France déclassée, analyse Marion Maréchal le Pen reprenant la stratégie de Patric Buisson. Patrick Buisson dont Laurent Wauquiez a continué d’écouter les conseils après 2012. Patrick Buisson qui a reçu Marion Maréchal Le Pen dans son bureau à la chaîne Histoire à l’automne 2015. Un autre Parrain plaide pour cette union des droites autour des valeurs : Philippe de Villiers plus proche de Marion Maréchal sur ce point que de sa tante. Si cette élection présidentielle enclenche le déclin du FN et emporte avec lui Marine Le Pen, l’offre de Marion Maréchal Le Pen sous un nouveau nom, sous une nouvelle forme peut trouver un écho auprès d’une partie des Républicains en pleine crise d’identité.
