La polémique autour du burkini n'a pas lieu d'être puisque les arguments donnés par les personnes qui s'y opposent n'ont aucune légitimité.
La politique c’est la question du Burkini dont l’interdiction va être tranchée aujourd’hui par le conseil d’Etat. 26 municipalités ont pris des arrêtés pour interdire le port de cette tenue sur leurs plages, la presse étrangère est affligée par cette polémique et Antonin André également.
"Fanatisme idiot", "Intolérance irrationnelle", nous sommes la risée de la presse internationale. Le burkinagate est en train de prendre des proportions hallucinantes mais de quoi parle-t-on ?
D’une tenue de plage couvrante utilisée par quelques femmes musulmanes qui souhaitent profiter de la plage sans avoir à se découvrir le corps. Sous quel prétexte 26 maires ont-ils pris leur arrêté d’interdiction ? Deux principalement. "Risque de trouble à l’ordre public et contexte de menace terroriste". Vous avez bien entendu.
Où y a-t-il eu trouble à l’ordre public en France mettant en cause une femme en Burkini ? Nulle part, à Cisco en Corse preuve de la fièvre irrationnelle et débile, il faut lâcher le mot, dont nous-mêmes médias sommes parfois frappés : il n’y avait pas de femme en burkini comme cela a été raconté.
Le risque terroriste : plusieurs maires évoquent dans leur décision les attentats récents de Nice et de Saint-Etienne du Rouvray. Quel rapport ? Le burkini pourrait dissimuler une ceinture d’explosif ? Non c’est juste un amalgame : Burkini = islamisme radical = terrorisme. Et que dire de ce maire dans le nord de la France qui interdit le Burkini tout en avouant n’en n’avoir jamais vu sur ses plages. Ces maires jouent avec le feu en pratiquant l’amalgame, en stigmatisant ces femmes et à travers elles nos compatriotes musulmans.
On a du mal à comprendre comment cette polémique a pu prendre une telle ampleur, jusqu’au Premier ministre qui s’en ai saisi.
La campagne électorale, on est entré dans la présidentielle. Quelle est la préoccupation principale des Français ? Depuis cet été c’est la sécurité, devant l’emploi ! On est gagné par un sentiment d’angoisse mais au lieu de calmer le jeu, d’expliquer que le principe de la laïcité n’est pas en péril sous prétexte que quelques femmes se baignent en Burkini et qu’elles ne sont pas des agents de Daech, les politiques s’en emparent. Nicolas Sarkozy "Ne rien faire contre le Burkini serait un recul de la République !". Bruno Lemaire "si je suis élu j’interdirai le Burkini !" à gauche Manuel Valls combat le burkini.
On est en pleine instrumentalisation sur fond de traumatisme post attentats. Dans une certaine mesure, ça rappelle la polémique sur le Halal qui avait enflammé la campagne présidentielle de 2012 pendant des semaines ou encore l’épisode de Papy Voise en 2002, ce petit vieux tabassé dans son pavillon qui avait imposé l’idée d’une explosion de l’insécurité à quelques jours du 1er tour de la présidentielle. A qui cela avait-il profité à l’époque, à Jean-Marie le Pen, candidat du Front national.
Qu’en pense François Hollande lui de l’interdiction du Burkini ?
Il est silencieux sur le sujet, il déteste ce genre de polémique qui stigmatise et qui monte les communautés les unes contre les autres. C’est pour ça qu’il n’en parle pas. C’est un désaccord avec Manuel Valls qui d’ailleurs reproche à François Hollande en privé d’être trop en retrait sur ces sujets.
