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Même si ce nouveau confinement ne devrait pas coûter aussi cher que celui du printemps, l'économie devrait quand même être fortement impactée et la reprise économique beaucoup plus compliquée. Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.

Le reconfinement annoncé ce mercredi par Emmanuel Macron s’annonce comme un deuxième choc massif après la première vague de mars dernier, la question ce matin est très simple, l’économie française peut-elle résister ?

Alors la réponse est oui même si ce sera très dur, bien sûr, dans beaucoup de secteurs, mais les économistes interrogés font tous  à peu près la même analyse en fait ce nouveau choc sera beaucoup moins fort que celui du printemps dernier. Pourquoi ? Parce que cette fois, la production ne va pas s’arrêter dans le pays comme ça avait été le cas pendant le confinement du printemps. Les gens vont continuer à aller travailler ou à travailler de chez eux, donc la perte de PIB sera moins forte. Au printemps, chaque mois de confinement avait coûté environ 60 milliards d’euros au PIB, cette fois ce sera beaucoup moins.

Donc le patron du Medef qui parlait en début de semaine d’un risque d’écroulement de l’économie française  a exagéré ?

Alors pas tout à fait parce que si ce choc est moins dur, le problème est qu’il frappe une économie très affaiblie. Les entreprises ne gagnent plus d’argent, elles sont très endettées. Beaucoup de commerces sont déjà à l’agonie, 800.000 emplois ont été détruits et c’est ce contexte qui rend fébrile les chefs d’entreprises. Si l’on prend un seul exemple, celui du tourisme, il a perdu près de 70 milliards d’euros lors du premier choc soit plus du tiers de son activité annuelle. Aujourd’hui, le taux d’occupation des restaurants ou hôtels sont tombés à 44 % et le nouveau tour de vis annoncé hier soir ne va évidemment rien arranger.

Mais après le premier confinement on a vu une reprise rapide de l’économie, ça ne peut pas se reproduire cette fois ? 

C’est l’espoir bien sûr. Durant l’été, la croissance est en effet  repartie très fort grâce à la consommation des ménages qui avait retrouvé  leur niveau de consommation d’avant Covid-19. Mais cette fois, les experts ne croient pas à la reproduction de ce scénario. Début octobre, l’INSEE pointait déjà un risque de rechute de l’économie. La raison c’est que la méfiance des ménages et des entreprises est plus grande face à une pandémie dont on ne voit pas la fin, donc les premiers épargnent, les secondes cessent d’investir. Résultat, même si l’épidémie ralentit à la suite des mesures annoncées ce mercredi,  la reprise de l’activité risque cette fois d’être très lente.

 

Daniel Fortin remplace Nicolas Barré ce jeudi 29 octobre 2020.