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Cinq ans après l’Accord de Paris sur le climat, Emmanuel Macron se rend sur le site de Creusot Forge de Framatome pour soutenir la filière nucléaire. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Cinq ans après l’Accord de Paris sur le climat, Emmanuel Macron effectue aujourd’hui un déplacement symbolique pour soutenir la filière nucléaire.

Oui il se rend sur le site de Creusot Forge de Framatome, une usine très impressionnante, une des seules au monde capable de fabriquer des pièces en acier de très grande taille pour les centrales nucléaires. Il faut imaginer des fours capables de contenir des pièces de 600 tonnes chauffées à 1300 degrés. Ce sont des savoir-faire uniques, on faisait de la fonderie, d’ailleurs, au Creusot avant la Révolution française. Mais il y a là, encore aujourd’hui, des compétences clés pour la filière nucléaire et cette visite est l’occasion pour Emmanuel Macron de marteler un message clair. Le nucléaire est un atout français et il joue un rôle majeur dans la décarbonation du mix énergétique de notre pays.

C’est aussi un message pour une filière en perte de vitesse ces dernières années.

Les difficultés que l’on a rencontrées lors de la construction de l’EPR d’Olkiluoto en Finlande ou de Flamanville chez nous peuvent être attribuées en partie en effet à une perte de compétence, par rapport à l’âge d’or -les années 70-80- où l’on a construit la plupart des 58 réacteurs que compte le parc (56 en retirant les 2 de Fessenheim arrêtés en juin). Une perte de compétence qui coûte cher en retards et surcoûts multiples : le chantier de Flamanville a débuté en 2007, et oui ! et l’EPR aurait dû être livré il y a déjà dix ans… Du coup, le chantier qui devait coûter 3,4 milliards pourrait atteindre… 19 milliards selon la Cour des comptes. Reste que c’est grâce au nucléaire que nous sommes un des pays les moins émetteurs de CO2 du monde et c’est un atout précieux.

Le président veut d’ailleurs toujours lancer de nouveaux EPR.

C’est crucial justement pour maintenir nos compétences. Aucun nouvel EPR ne sera décidé avant le démarrage de Flamanville, c’est à dire vers la fin 2023 si tout va bien. Mais la France a l’ambition de rester une grande puissance nucléaire. D’autres projets existent dans les réacteurs de faible puissance, appelés SMR (small modular reactors), une enveloppe de 400 millions d’euros est prévue pour cela dans le plan de relance. Cinq ans après l’Accord de Paris, le message de l’Elysée est clair : pour lutter contre le dérèglement climatique, le nucléaire fait partie de la solution.