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Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.

Daniel Fortin remplace Nicolas Barré ce lundi 25 février 2019.

C’est une première, on trouvera bientôt des glaces bio chez Mc Do. Le géant américain vient de l’annoncer au salon de l’Agriculture à Paris. Daniel Fortin y voit le signe de l’industrialisation en cours de l’alimentation biologique.

Les chiffres sont parlants puisque McDo vient de signer un contrat pour commander quatre million et demi de litres de lait bio par an avec la coopérative française Biolait. Ils serviront  à fabriquer des glaces frappés dans les 1.460 restaurants du groupe en France. Daniel Fortin donne ces chiffres pour montrer que l’on est loin de la distribution un peu confidentielle des produits bios d’autrefois, réservés à une clientèle aisée. Ce qui s’annonce chez McDonalds, nous le voyons déjà tous dans les linéaires des supermarchés, le bio devient plus qu’un produit d’appel mais un nouveau vecteur de consommation de masse.

 

Notre agriculture est-elle en mesure de fournir cette nouvelle demande ?

Pour l’instant, non. On a pris beaucoup de retard dans la conversion des terres agricoles en bio. Aujourd’hui, deux millions d’hectares seulement y sont consacrés sur un total de 29 millions. Il faut donc importer massivement les produits, ce qui n’est pas très écologique. Mais aujourd’hui, cette nouvelle agriculture se développe à toute allure. Ce qui est intéressant c’est que le débat n’est plus l’opposition classique entre agriculture conventionnelles et fermes biologiques mais bel et bien de savoir comment développer des exploitations bio à très grande échelle pour fournir une demande galopante avec nos propres ressources, quitte à ce qu’elles soient soumises à des réglementations moins strictes qu’aujourd’hui.

 

N’est-ce pas prendre le risque de dénaturer justement la vocation biologique de ces terres ?

C’est tout le débat, où met-on le curseur ? Les partisans de l’industrialisation du bio font valoir que le marché est mûr pour changer d’échelle, que la demande est là, qu’elle est massive et que pour faire du bio, il faut beaucoup d’investissements et beaucoup de technologies. Seules des grandes fermes pourront y faire face. Ça n’est pas simplement un débat d’expert mais un enjeu majeur dont Bruxelles s’est déjà saisi pour réviser son règlement sur le Bio.

 

Lire l’article des Échos - Tout nouveau tout bio ?