2:31
  • Copié

Grace aux satellites d'observation européens en orbite autour de la Terre, une start-up française a pu faire la photographie de l'industrie française après le confinement. Et ses conclusions ne sont pas vraiment rassurantes, surtout lorsqu'on les compare avec nos voisins.

L’industrie française est-elle repartie depuis le déconfinement ? Les usines ont-elles réellement repris le travail ? Pour le savoir, nous avons allons prendre de la hauteur ce mardi matin, beaucoup de hauteur.

Oui grâce aux images du réseau de satellites Sentinelle, des satellites d’observation de la Terre de l’Union européenne qui tournent à une orbite de 800 kilomètres environ. Ces images sont traitées et analysées par la start-up française Kayrros, spécialisée dans ce type d’analyse. Grâce aux images, aux fumées d’usines, aux températures, aux émissions de gaz à effet de serre, on peut mesurer presque en temps réel l’activité économique. Avec l’aide du cabinet EY, ces spécialistes ont donc mis au point un indice de la reprise que l’on peut suivre depuis le début du déconfinement. 

Et ce que l’on voit du ciel est parfois surprenants.

La première chose qui frappe quand on analyse ces images, c’est que l’industrie lourde française tourne vraiment au ralenti, a seulement 58% de son niveau de janvier dernier. Si vous prenez l’acier par exemple : les hauts-fourneaux de Fos-sur-Mer ne tourne qu’à la moitié de leur capacité. Dunkerque est au tiers. Dans le ciment, c’est beaucoup mieux, on est pratiquement revenu au niveau d’avant-crise. Mais globalement, et c’est le deuxième enseignement, nos usines tournent encore largement au ralenti. On le voit très bien à travers la production d’électricité : le 7 juillet, il y a une semaine, nous étions à 87% seulement du niveau d’avant-crise. Notre économie est encore loin d’avoir retrouvé un rythme normal.

Et par rapport à nos voisins ?

Ils font mieux. Si on refait le film : ce que montrent très bien les images satellites qui couvrent toute l’Europe, c’est que les usines françaises se sont plus arrêtées que chez nos voisins où elles ont plus souvent maintenu une activité. Et depuis la fin du confinement, ça redémarre moins vite. Les chiffres sont frappants : par rapport à une base 100 en janvier, aucun pays n’a retrouvé le même niveau. Mais tout de mêm, le Royaume Uni et l’Allemagne sont à 85, l’Espagne à 78, l’Italie à 73 et nous à 70.

Derrière ces chiffres il y a une énorme question qui tétanise les industriels et le gouvernement : est-ce qu’on va retrouver dans les mois qui viennent un niveau normal ou est-ce que la crise nous aura définitivement fait perdre une part de notre industrie ? Est-ce qu’on va décrocher définitivement dans certains secteurs ? Ou est-ce qu’on va maintenir nos capacités ? Voilà pourquoi le gouvernement insiste tant pour alléger les impôts de production qui pèsent sur l’industrie. Sans ce type de mesure, c’est ce que montrent les images vues du ciel, certaines usines ne redémarreront jamais.