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La SNCF est en difficulté financière. La Cour des comptes alerte sur "l'impasse financière" de sa filiale Gare et Connexion qui doit assurer la modernisation des gares. La crise du Covid a mis le géant ferroviaire à genoux et la sortie de crise n'est pas évidente comme l'explique Daniel Fortin. 

C’est une nouvelle pierre dans le jardin d’une SNCF déjà bien malmenée par la crise du Covid, selon un rapport de la Cour des comptes, elle n’aurait tout simplement plus les moyens d’entretenir ses gares.

Chaque année la SNCF doit investir un milliard d’euros pour assurer la modernisation de ses 3.000 gares. Or la Cour des comptes révèlent que sa filiale Gare et Connexion ne dispose que de 400 millions de capacité d’autofinancement par an, les magistrats parlent même "d’impasse financière". Alors, soit la SNCF emprunte de l’argent pour compenser la différence entre ses besoins et ses moyens et maintenir son programme d’investissement, soit elle renonce en partie à des projets, et c’est ce qu’elle a choisi de faire.

Si les travaux dans les grandes gares parisiennes notamment la Gare du Nord sont maintenus parce que trop chers à arrêter maintenant, ce ne sera pas le cas dans de plus petites gares ou plusieurs chantiers de rénovation vont être repoussés en attendant des jours meilleurs.

Est-ce qu’elle peut espérer un jour retrouver les moyens d’entretenir ce patrimoine ?

Rien n’est moins sûr. ce problème des gares c’est en fait le symptôme d’une crise beaucoup plus grave, l’état financier de l’entreprise est aujourd’hui très critique, elle a perdu l’an dernier 3 milliards d’euros malgré une recapitalisation de 4 milliards de l’Etat. La crise du Covid l’a littéralement mise à genou avec un effondrement du trafic. Le TGV a pour instant perdu deux tiers de ses voyageurs or c’est la principale source de recettes de la SNCF, donc la machine craque de toute part. Donc l’incertitude est complète pour la suite.

Que peut faire la SNCF pour surmonter cette situation ?

Alors il y a plusieurs solutions, faire des économies bien sûr, on sait que ses coûts d’exploitation sont encore très élevés. Elle peut aussi emprunter de l’argent sur les marchés car sa signature comme on dit reste bonne auprès des investisseurs. Elle va aussi céder des actifs : elle vient d’ailleurs d’annoncer la vente à un consortium de 100 000 wagons de fret pour 3,2 milliards d’euros.  Mais à la fin des fins, le plus probable est que son actionnaire, l’Etat soit encore contraint de mettre la main à la poche.