EDF augmente la mise dans le nucléaire : il discute avec le gouvernement britannique pour construire deux EPR de plus outre-Manche.
De la part d’Emmanuel Macron, qui rencontre jeudi Theresa May à l’Académie militaire de Sandhurst, près de Londres, le message est extrêmement fort : le nucléaire est stratégique. L’Etat français a sauvé Areva en lui apportant 4,5 milliards d’euros, ce n’est pas pour laisser tomber cette filière. Deux EPR sont déjà en construction au Royaume-Uni. EDF a pris un très gros risque : celui de supporter tout le poids du financement dans ses comptes, plus de 22 milliards d’euros. Mais il y croit, et c’est pour cela qu’il veut doubler la mise.
EDF est conscient du risque pour le contribuable français. La discussion avec les Britanniques porte donc sur un montage financier qui lui permettra de ne supporter qu’une petite partie de la facture. Mais ça ne change rien au fond : EDF est convaincu que le pari de l’EPR est sur le point de payer. Les Chinois sont en train de charger en combustible l’EPR de Taishan qui va bientôt entrer en production. L’EPR de Flamanville devrait être prêt à la fin de cette année.
Après des années de déboires, notamment en Finlande, EDF affiche sa confiance dans cette technologie. D’où ce nouveau pari britannique. Risqué, certes. Mais essentiel, vu de Paris, pour la survie de la filière nucléaire française.