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Suite à la crise sanitaire, le nombre de créations d’entreprises atteint un record absolu. On a recensé un million de créations d’entreprises en France sur les douze derniers mois. C'est un bond de 30% en un an, avec même des hausses encore plus spectaculaires de 40% en Ile de France et dans les Hauts-de-France. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Malgré la crise, ou peut-être à cause de la crise, l’esprit d’entreprise ne s’est jamais aussi bien porté en France. Le nombre de créations d’entreprises atteint un record absolu.

C’est un chiffre jamais vu en effet que vient de dévoiler l’Insee. On a recensé un million de créations d’entreprises en France sur les douze derniers mois, un record. C’est un bond de 30% en un an, avec même des hausses encore plus spectaculaires de 40% en Ile de France et dans les Hauts de France ! Alors certes il faut regarder le détail. Les deux-tiers de ces créations, mais ce n’est pas nouveau, sont des autoentrepreneurs, donc des personnes qui tentent de créer leur propre emploi, parfois parce qu’elles ont perdu un emploi salarié plus régulier.

Le cas typique, ce sont les livreurs.

Actuellement en France, une immatriculation d’entreprise sur six se trouve dans le secteur de la livraison. C’est typiquement une personne qui se met à son compte pour travailler avec des plateformes de type Deliveroo ou Uber. Il est vrai qu’avec la fermeture des restaurants, la demande de livraison a explosé et les emplois avec. Cela étant, le phénomène ne se limite pas à cela. Depuis quatre ans, la courbe des créations d’entreprises est en nette hausse en France et cela ne touche pas seulement les autoentrepreneurs. Le mouvement profite aussi à des entreprises dites de taille intermédiaire, c’est-à-dire de plus de 250 personnes et 50 millions de chiffre d’affaires : on en recense près de 6.000 en France, 1.000 de plus qu’il y a dix ans.

Tout l’enjeu, au-delà des créations d’entreprises, c’est de les faire grandir.

C’est d’abord qu’elles survivent : une entreprise créée aujourd’hui a 60% de chance d’être toujours là dans cinq ans. Il y a des aides pour cela, pour les accompagner. Puis c’est effectivement de les faire grandir : la force du tissu économique allemand ou -on le dit moins- italien, c’est le nombre élevé de ces ETI, entreprises de taille intermédiaires, agiles, résilientes, exportatrices. Nous en avons proportionnellement moins que chez nos deux voisins. Mais ça bouge et ce qui est encourageant, c’est le nombre: dans ce million d’entreprises nouvelles depuis un an, il y en a qui dans cinq ou dix ans auront acquis une taille respectable et créé de nombreux emplois. Cela envoie un message d’optimisme.