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Face à la crise sanitaire qui touche le pays, de plus en plus d'entreprises et de salariés sont au chômage partiel. Cela touche évidemment en premier les hôtels, les restaurants ainsi que les salles de spectacles. Dans l’Oise et le Haut-Rhin, les deux endroits les plus touchés, la situation est critique. Les aides de l’État et de l’Unedic pour payer au smic les heures chômées ne compensent qu’une partie de la charge pour l’entreprise.

Cette courbe là aussi est exponentielle, le nombre d’entreprises obligées de recourir au chômage partiel s’envole.

Jeudi dernier, 400 entreprises avaient demandé au ministère du Travail de pouvoir recourir au chômage partiel. Dimanche, on en était à 900. Mardi, ce chiffre avait grimpé à 2.000 entreprises. Cela vous montre les effets dévastateurs de cette crise sur l’activité. Cela représente à l’heure où nous parlons 30.000 salariés qui vont être mis en chômage partiel et ce n’est qu’un début. Cela touche évidemment en premier les hôtels, les restaurants ainsi que les salles de spectacles. Dans l’Oise et le Haut-Rhin, les deux endroits les plus touchés, la situation est critique. Ce mercredi, Nicolas Barré a parlé à un chef d’entreprise du secteur des spectacles qui a perdu 90% de son chiffre d’affaires. Dans un cas comme celui-là, le chômage partiel ne résout pas tout car les aides de l’État et de l’Unedic pour payer au smic les heures chômées ne compensent qu’une partie de la charge pour l’entreprise.

D’autres mécanismes d’aide vont devoir être activés pour éviter des faillites en chaîne.

On a un précédent, c’est la crise de 2008, et on sait ce qui marche. L’Allemagne indemnise beaucoup plus que nous le chômage partiel, ce qui permet de maintenir les salariés dans leur emploi pour le jour où l’activité repart. On devrait suivre cet exemple. Autre dispositif qui marche, les garanties d’État sur les crédits aux PME. On l’a testé avec succès en France, ça a permis de sauver 31.000 emplois par an entre 2009 et 2015, selon une étude réalisée par plusieurs économistes dont Jean-Noël Barrot, qui est aujourd’hui le vice-président Modem de la commission des Finances Assemblée. Pas moins de 21.000 entreprises avaient bénéficié de ces garanties, elles ont pu continuer à emprunter et comme elles n’ont pas fait faillite, la garantie n’a rien coûté à l’État. La BPI a déjà repris l’idée en garantissant jusqu’à 70% les crédits de trésorerie aux PME mais il va falloir aller plus loin. Quand des pans entiers de l’économie s’arrêtent, quand le chiffre d’affaires tombe à zéro, il faut des mesures radicales. Sortir du cadre, c’est aussi ce que l’on attend d’Emmanuel Macron ce  jeudi soir.