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Airbus a surpris tout le monde en dévoilant ce jeudi des perspectives étonnantes. Guillaume Faury a annoncé qu’Airbus produirait dès 2023 davantage d’avions monocouloirs qu'avant la pandémie. Cette annonce inattendue a provoqué une envolée des actions du groupe à la Bourse de Paris. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

C’est peut-être l’un des meilleurs signaux de la reprise post-covid, Airbus a surpris tout le monde en dévoilant ce jeudi des perspectives étonnantes.

Etonnantes, oui, d’où ce décollage vertical de l’action Airbus avec +10% ce jeudi à Paris. On peut dire que la Bourse a été surprise. Toute la chaîne industrielle de l’aéronautique d’ailleurs a suivi. Les actions de Safran, Rolls Royce et General Electric, trois fabricants de réacteurs, ont bondi, celles de Boeing également. Guillaume Faury, le patron d’Airbus, a en effet délivré un message d’espoir pour toute la filière aéronautique qui traverse la crise la plus grave de son histoire. Il a annoncé qu’Airbus produirait dès 2023 davantage d’avions monocouloirs, c’est-à-dire de la famille des A320, son bestseller, qu’avant la pandémie.

C’est beaucoup plus tôt que prévu.

L’autre surprise, c’est qu’Airbus prévoit une nette croissance de sa production les années suivantes, 2024, 2025. Avant la pandémie, Airbus produisait 60 monocouloirs par mois. Avec le Covid, le groupe européen avait réduit sa production de 40% et engagé la suppression de 15.000 postes sur 135.000. Désormais, l’avionneur prévoit de revenir au-dessus de 60 monocouloirs par mois dès le printemps 2023. C’est ce que l’on appelle une reprise en V : très fort redémarrage après une très forte baisse. Airbus a d’ailleurs demandé à ses fournisseurs de se tenir prêts pour une forte accélération de la production.

L’aéronautique est pourtant l’un des secteurs industriels qui a le plus souffert de la pandémie.

Oui mais ce que l’on observe aussi dans d’autres secteurs de l’industrie, c’est un retour plus rapide à la normale. On le voit d’ailleurs dans les indicateurs de moral des chefs d’entreprises. Si Airbus prévoit d’augmenter sa production, c’est parce qu’il reçoit des signaux positifs des compagnies aériennes. Il y a peut-être eu un excès de pessimisme lorsque le trafic aérien s’est pratiquement arrêté au niveau mondial. Alors certes, l’industrie aéronautique aurait tort pourtant d’imaginer que tout va redevenir comme avant: la pression de l’opinion pour réduire les émissions de CO2 est plus forte que jamais. Les avionneurs vont devoir redoubler d’efforts technologiques. Mais ce que montre cette reprise, c’est aussi que malgré les nouvelles contraintes sanitaires, le désir de voyager est intact et même peut-être encore plus puissant qu’avant !