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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Les investisseurs étrangers aiment la France, ils considèrent que notre pays est même plus attractif que l’Allemagne ?

Cela peut sembler contradictoire par rapport aux sinistres industriels dont on parle le plus en ce moment : Ford qui a décidé de fermer son site de Blanquefort (850 salariés), General Electric qui veut supprimer plus de 1.000 emplois à Belfort etc. Et pourtant, au-delà de ces cas très difficiles se cache une autre réalité qui, pour le coup, est une bonne nouvelle : la France est le pays d’Europe qui attire le plus d’investissements étrangers juste après le Royaume-Uni et devant l’Allemagne pour la première fois, selon un recensement effectué par le cabinet de conseil EY. Il y a eu l’an dernier un peu plus de 1.000 projets d’investissements. Mieux, ce chiffre augmente alors que le nombre de projets globalement recule en Europe et notamment en Allemagne et au Royaume Uni à cause du Brexit.

Qu’est-ce qui fait que notre pays a davantage la cote qu’avant ?

Deux effets se sont croisés. D’abord les réformes comme celle du Code du travail ou de la fiscalité des entreprises ainsi qu’un discours beaucoup plus favorable aux investisseurs depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Tout ça a joué fortement. Et puis en sens inverse, le Brexit, même s’il ne s’est toujours pas matérialisé juridiquement, a pénalisé le Royaume Uni, ce qui fait que les investisseurs, notamment américains, regardent davantage ailleurs en Europe. Ce sont les sociétés américaines qui ont le plus de projets d’investissements en France, nettement devant les sociétés allemandes. Il faut ajouter un autre facteur, très puissant, cité par de très nombreux chefs d’entreprises, c’est la recherche.

La recherche française a la cote ?

Ce qui a la cote, c’est d’une part que nous avons un régime fiscal très favorable avec le crédit impôt recherche qui permet de déduire les dépenses de recherches de ses impôts dans des proportions plus importantes qu’ailleurs. Cette niche fiscale (comme quoi toutes ne sont pas mauvaises) coûte six milliards par an à l’État mais c’est efficace. D’autre part, les entreprises étrangères trouvent en France un écosystème performant : des ingénieurs de très haut niveau plus une bonne recherche publique. Il y a eu plus d’investissements étrangers l’an dernier dans des centres de Recherche & Développement français qu’en Allemagne et au Royaume Uni réunis. La crise des Gilets jaunes nous a fait une très mauvaise publicité. La France a retrouvé une forte attractivité, ce n’est pas le moment de tout gâcher.