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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce mercredi, il revient sur les alertes émises contre le "quoi qu'il en coûte" par le Premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, et le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Ce mardi, coup sur coup, deux mises en garde ont été lancées sur la poursuite du "quoi qu’il en coûte".

Des alertes émises par deux autorités incontestables en la matière. Le Premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, et le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Le premier a présenté ce mardi un volumineux rapport qui pointe le risque "élevé" de voir la France être en difficulté pendant plusieurs années pour faire face à sa dette. Le second, quant à lui, n’a pas mâché ses mots : "Maintenant, dit-il, le temps est clairement venu de sortir du quoi qu’il en coûte".

Le "quoi qu’il en coûte", c’est cette politique de soutien illimité décidée par Emmanuel Macron pour amortir les effets des confinements et de la crise sanitaire.

C’est ça. Un choix qui s’est révélé être le seul possible pour éviter l’apoplexie du pays et de ses habitants. D’ailleurs personne, dans la classe politique, ne s’y est opposé. De droite ou de gauche, ils auraient tous fait pareil. Sauf que distribuer de l’argent public à tout va, ça a forcément une limite. Depuis le premier confinement, la France a engagé plus de 400 milliards d’euros. Jamais en temps de paix, elle ne s’était autant endettée.

Et comment fait-on pour en sortir ?

Sur le plan économique, on sait très bien ce qu’il faut faire. Pas augmenter les impôts car la France est déjà hyper-fiscalisée, mais réduire les dépenses publiques. Le problème, c’est la traduction politique de cet objectif. Où est-ce qu’on taille, où est-ce qu’on engage un plan de restriction des dépenses ? Pour l’instant, le coup de tocsin des deux autorités financières résonne dans le vide. Le débat public ne s’est absolument pas emparé de ce sujet. Et pour cause, il est politiquement très compliqué à assumer. Et en plus, il est complètement à contretemps.

À cause de la campagne électorale ?

Oui, encore que ce ne soit pas un sujet qui relève des régions. Non, Nicolas Beytout pense plutôt à l’autre campagne électorale, celle pour la présidentielle. La dernière fois qu’un candidat avait annoncé un plan massif de réduction de la dépense publique, c’était François Fillon, et ça avait été un déchaînement contre son programme soi-disant ultra-libéral. Le plus probable, c’est donc que le sujet ne sera pas abordé de front. En revanche, il devrait l’être à propos de certains postes de dépenses lourdement déficitaires : les retraites et l’assurance-chômage. On pourra alors assez vite classer les programmes en deux catégories : ceux qui défendent l’idée que, pour sortir du "quoi qu’il en coûte", il faudra bien travailler plus, et les autres. D’ici là, on aura le temps d’entendre encore sonner le tocsin.