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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce mercredi, il s'intéresse aux réactions politiques suscitées par la gifle qu'Emmanuel Macron a reçu lors d'un déplacement dans la Drôme.

Toute la classe politique a condamné l’agression dont a été victime Emmanuel Macron, ce mardi dans la Drôme.

C’est le premier effet politique de cette gifle, ce geste scandaleux qui a très rapidement provoqué un torrent de réactions, toutes en soutien du président de la République. Comme souvent dans ce genre de circonstances, le réflexe républicain, l’union nationale, a joué à plein. Si l’agresseur d’Emmanuel Macron pensait diviser les Français, c’est raté.

Il n’y a pas eu de nuance dans ce soutien massif ?

Si, ce qui s’est passé ce mardi est même un petit révélateur de la façon dont se positionne aujourd’hui le monde politique. Il y a d’abord les classiques. Ce sont les plus nombreux. On les trouve à La République en Marche, bien sûr, tous scandalisés, tous solidaires de leur chef. On les trouve aussi chez les socialistes et chez les Républicains, bref dans les partis de gouvernement. Les principaux candidats aux élections régionales n’ont d’ailleurs pas été en reste, et ceux d’entre eux qui visent ensuite l’Élysée ont même été les plus prompts à réagir. Impossible en effet de rater ce qui apparaît comme un acte de citoyenneté engagé. Olivier Faure à gauche, Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand à droite, ils ont tous réagi. Même présence, et mêmes mots presque chaleureux de la part de quelqu’un qui n’apprécie pourtant pas franchement le chef de l’État : François Hollande, qui a mis le poids de son ancienne fonction dans la balance.

En somme, là, pas de nuance. Il faut donc chercher ailleurs.

À côté des classiques dont on vient de parler, il y a ceux que Nicolas Beytout appellerait "les convertis". La réaction la plus spectaculaire, dans cette catégorie, a été celle de Marine Le Pen. Elle a immédiatement twitté, puis a renchéri avec des déclarations de soutien sans faille. On le sait, la présidente de Rassemblement nationale est lancée dans une opération de relooking de son image politique, et elle ne devait en aucun cas passer à côté de ce brevet de respectabilité républicaine. Alors cette fois, aucun sous-entendu, pas de bémol, aucune réserve, un acte politique clair et net, une façon aussi de couper court à tout rapprochement avec l’agresseur royaliste, et une bonne opération politique pour elle, donc. C’est un peu différent du côté de Jean-Luc Mélenchon et de ses troupes.

Le soutien a été moins net ?

Le contexte était particulier pour lui. Il sortait tout juste d’une phase de tension en politique, avec ses prédictions de meurtre pré-électoral et sa dénonciation d’une vidéo violente visant ses militants. Le leader de La France insoumise n’a pas laissé passer l’occasion de souligner à la fois que l’agresseur du Président venait de l’extrême-droite, et de se placer en victime potentielle de la violence en politique : "Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l’acte ?", a-t-il twitté. En somme, l’union nationale, oui, le désarmement unilatéral, non.