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Après avoir lourdement chuté à plusieurs reprises, la Bourse a connu une accalmie ce mardi. Depuis quelques jours, c’est un vrai yoyo, signe que le monde économique et financier a perdu ses repères face à la pandémie de Coronavirus. Redoutant la faillite en masse d’entreprises de toutes tailles, le gouvernement a mis en place des plans de soutien financier par dizaines de milliards d’euros. Avec le confinement, on a également fait basculer toute une partie de l’activité économique du physique vers le numérique. Tout repose désormais sur la solidité des réseaux que nous avons construits depuis quelques années.

La Bourse de Paris a connu une accalmie ce mardi mais elle avait lourdement chuté la veille.

Oui, et monté le jour d’avant, et dégringolé la veille. Depuis quelques jours, c’est un vrai yoyo, signe que le monde économique et financier a perdu ses repères. Et cela dans tous les domaines. Les déficits publics sont en pleine explosion, on pensait à privatiser Aéroports de Paris, et voilà qu’on s’apprête à nationaliser Air France pour sauver la compagnie du crash du transport aérien. Tout est sens dessus-dessous.

Et rien de tout cela n’était prévisible ? Chaque fois qu’il y a une crise, on trouve quelqu’un, après coup, pour affirmer qu’il l’avait prévue.

Non, personne n’a encore oser mais ça viendra peut-être. Mais la réalité, c’est que personne n’a jamais eu un tel scénario en tête. La preuve, le pic, le dernier record du Cac 40 date du 19 février, il y a un mois seulement, à un jour près. A ce moment-là, on connaissait pourtant le coronavirus, on le voyait commencer à déborder les frontières de la Chine, arriver en Iran, et en Italie, mais personne n’avait imaginé une telle vague assassine.
Et dans toute cette déferlante, qu’est-ce qui était le plus imprévisible ?

Le confinement. La mise à l’arrêt de toute l’économie. Ça ne figurait dans aucun modèle de gestion de crise. Parce qu’aucune attaque, jusque-là, même les agressions terroristes les plus meurtrières, n’avait réussi à figer totalement le pays, pour une durée indéterminée.

Est-ce que ça peut tenir ?

Il y a deux dangers majeurs. Le premier, c’est la faillite en masse d’entreprises de toutes tailles. Le gouvernement a parfaitement identifié le problème. Et, avec tous les autres pays, il met en place des plans de soutien financier par dizaines de milliards d’euros ou de dollars.

Mais il y a un autre risque, beaucoup moins identifié, celui-là : les réseaux. Avec le confinement, on a fait basculer toute une partie de l’activité économique du physique vers le numérique. Tout repose désormais sur la solidité des réseaux que nous avons construits depuis quelques années. On pense tous, bien sûr, aux mails, aux télécoms, aux échanges de fichiers ou à l’enseignement par internet. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. La plupart des entreprises moyennes et grandes possèdent des réseaux internes, toutes les usines d’aujourd’hui fonctionnent avec du digital. Les données, la sécurité des entreprises reposent sur ces réseaux.

Si tout le monde sature les réseaux en même temps, toute cette architecture s’effondre. Vous imaginez aisément ce que ça signifie pour les activités stratégiques. Et là, on est vraiment dans la politique, et dans la protection de notre capacité à produire. On a tous entendu dire, depuis le début de cette pandémie, que rien ne serait plus comme avant. On verra, le moment venu. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que le niveau de préparation de nos démocraties et de tous nos systèmes économiques à ce genre de crise devra partout être revu à la hausse.