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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce mardi, il s'intéresse au côté scandaleux de la dérive complotiste et communautariste de Jean-Luc Mélenchon qui rend désormais quasi-impossible une union de la gauche.

Après ses déclarations controversées sur la survenance d’un attentat à la veille de l’élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Mélenchon est intervenu en personne à la tribune de l’Assemblée Nationale.

Il fallait s’y attendre, il fonctionne toujours de la même manière, Jean-Luc Mélenchon. À chaque fois qu’il déclenche une polémique, il a un truc, il s’arrange pour faire le lendemain une déclaration solennelle à l’Assemblée. Après ses élucubrations de dimanche, et pour gommer les effets dévastateurs de cette vision complotiste de l’actualité, il a ainsi délivré un discours sur la PMA pour toutes. Il réagissait à une vidéo violente mise en ligne par deux abrutis déchargeant leurs fusils sur un mannequin censé représenter un électeur de La France insoumise. Rien à voir avec le sujet, sauf que ça lui a permis de s’offusquer, d’en appeler au sursaut et de convoquer tout le vocabulaire de la bien-pensance républicaine, une manière de rassurer sur son état d’esprit.

Parce que pendant ce temps, la polémique qu’il avait déclenchée a continué.

Oui, et la question qui se pose désormais, dans une partie de la gauche (chez les socialistes en particulier), c’est : Mélenchon est-il devenu infréquentable ? Et c’est un sujet clef. Samedi prochain, par exemple, le leader de La France insoumise doit participer à "une marche contre les idées d’extrême-droite". Il y aura quelques syndicats et associations, peut-être de petits partis, mais personne ni du PS, ni du Parti communiste. C’est la désunion de la gauche….

Une désunion qui ne date pas des polémiques du week-end.

L’union a toujours été un combat, mais la force des grandes figures historiques de la gauche unie, c’est de ne jamais avoir renoncé à concentrer leurs forces. C’est bien ça la nouveauté : le côté scandaleux de la dérive complotiste et communautariste de Jean-Luc Mélenchon rend désormais quasi-impossible une union de la gauche. C’est un tournant, pour cette famille politique aujourd’hui dispersée. Parce que, compte tenu de l’état des forces politiques en présence en France, la gauche ne peut espérer reconquérir le pouvoir que si elle est unie. Pas forcément au premier, mais certainement au second tour d’une élection.

Est-ce que ça peut jouer dès les prochaines élections régionales ?

Depuis dimanche, les partenaires dans au moins trois ou quatre régions doivent être un peu gênés aux entournures. Alors, on ne sait pas ce qui se passera pendant la campagne mais l’argument sur le complotisme mélenchonien sera évidemment exploité. On verra. Mais c’est un phénomène bien connu des créateurs d’entreprise. Il arrive qu’au bout de plusieurs années, le fondateur devienne le principal obstacle à la poursuite du développement de la boîte. Ce temps est peut-être venu pour La France insoumise.