Augmentation probable du prix de l'électricité : "Le gouvernement recule pour mieux sauter !"
Chaque samedi et dimanche, Nicolas Beytout, directeur du journal "L'Opinion", donne son avis sur l'actualité de la semaine.Bonjour Nicolas, vous n’avez pas aimé cette semaine ce qui se trame sur les tarifs d’électricité.C’est ça. Ce qui se trame, c’est une hausse des tarifs de 5,9% . Ou plutôt, une non-hausse des tarifs de l’électricité. En théorie, en effet, le gouvernement devrait accorder à EDF et à ses concurrents d’augmenter leurs prix de l’équivalent de 85 euros pour une année de chauffage d’un logement moyen. Pourquoi "en théorie", parce que ces tarifs sont déterminés par la Commission de Régulation de l’Électricité, la CRE qui a une autorité indépendante du pouvoir en la matière. La seule marge de manœuvre qui reste au gouvernement, c’est un délai de trois mois pour appliquer cette hausse.Et c’est ce qui va se passer : il n’y aura pas de hausse immédiate. Et c’est ce que vous n’aimez pas ?Tout le monde comprend qu’une hausse des tarifs de l’énergie, en pleine crise des "gilets jaunes", laquelle a démarré avec une hausse du prix du gazole, c’est jouer avec le feu ! Non, ce qui me chiffonne, c’est que, en faisant ça, le gouvernement recule pour mieux sauter. Il lui reste trois mois pour appliquer la hausse.Et il ne peut pas y échapper ?Non, sauf à risquer une condamnation par le Conseil d’Etat, avec dédommagement des opérateurs énergétiques et rattrapage des prix. C’est exactement ce qui s’est passé pour les péages autoroutiers. Il y a quelques années, Ségolène Royal s’était opposée à des hausses de tarifs, en refusant l’application des contrats qui lient l’Etat aux concessionnaires d’autoroutes. Le gouvernement pouvait parfaitement trouver ces hausses scandaleuses, illégitimes, tout ce que vous voudrez, un contrat, c’est un contrat. Et il a fallu (et il faut encore) rattraper ces augmentations qui n’avaient pas été autorisées à l’époque .Et donc, les péages vont augmenter. Là encore, pardon, mais ça tombe très mal !Bien sûr, et c’est pour ça que les sociétés d’autoroutes ont accepté des assouplissements, en particulier pour les usagers fréquents sur un même trajet. Mais ça n’est pas tout, les prix de nombreux produits alimentaires vont aussi augmenter. En cause, cette fois, la loi Alimentation qui a tout juste été votée, en octobre dernier. Il est désormais interdit aux grandes surfaces de vendre à perte. Et certains produits vont donc augmenter de 5- 6 et jusqu’à 10%.Et là non plus, pas de marge de manœuvre ?Pour les industriels de l’agro-alimentaire, si, un peu. Pour les hypermarchés aussi : ils peuvent répartir différemment leurs marges selon les produits. L’idée, c’est que les agriculteurs ne soient pas essorés par la grande distribution.Et vous voyez là le lien entre ces trois sujets : l’électricité, les autoroutes, l’alimentaire. A chaque fois, le gouvernement est écartelé entre la hausse des prix (très malvenue pour le pouvoir d’achat en ce moment), et l’application d’une loi qui en elle-même, est défendable : les péages d’autoroutes parce qu’il faut bien que l’État respecte sa signature ; les tarifs d’électricité parce qu’il faut bien entretenir les installations et penser la transition énergétique ; et l’alimentaire parce qu’il faut bien protéger nos producteurs. C’est ce qu’on appelle des injonctions contradictoires. Un pouvoir fort y répond et tranche. Un pouvoir faible repousse en attendant des jours meilleurs.
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6 janvier 2025
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3 janvier 2025
Chaque samedi et dimanche, Nicolas Beytout, directeur du journal "L'Opinion", donne son avis sur l'actualité de la semaine.
Bonjour Nicolas, vous n’avez pas aimé cette semaine ce qui se trame sur les tarifs d’électricité.
C’est ça. Ce qui se trame, c’est une hausse des tarifs de 5,9% . Ou plutôt, une non-hausse des tarifs de l’électricité. En théorie, en effet, le gouvernement devrait accorder à EDF et à ses concurrents d’augmenter leurs prix de l’équivalent de 85 euros pour une année de chauffage d’un logement moyen. Pourquoi "en théorie", parce que ces tarifs sont déterminés par la Commission de Régulation de l’Électricité, la CRE qui a une autorité indépendante du pouvoir en la matière. La seule marge de manœuvre qui reste au gouvernement, c’est un délai de trois mois pour appliquer cette hausse.
Et c’est ce qui va se passer : il n’y aura pas de hausse immédiate. Et c’est ce que vous n’aimez pas ?
Tout le monde comprend qu’une hausse des tarifs de l’énergie, en pleine crise des "gilets jaunes", laquelle a démarré avec une hausse du prix du gazole, c’est jouer avec le feu ! Non, ce qui me chiffonne, c’est que, en faisant ça, le gouvernement recule pour mieux sauter. Il lui reste trois mois pour appliquer la hausse.
Et il ne peut pas y échapper ?
Non, sauf à risquer une condamnation par le Conseil d’Etat, avec dédommagement des opérateurs énergétiques et rattrapage des prix. C’est exactement ce qui s’est passé pour les péages autoroutiers. Il y a quelques années, Ségolène Royal s’était opposée à des hausses de tarifs, en refusant l’application des contrats qui lient l’Etat aux concessionnaires d’autoroutes. Le gouvernement pouvait parfaitement trouver ces hausses scandaleuses, illégitimes, tout ce que vous voudrez, un contrat, c’est un contrat. Et il a fallu (et il faut encore) rattraper ces augmentations qui n’avaient pas été autorisées à l’époque .
Et donc, les péages vont augmenter. Là encore, pardon, mais ça tombe très mal !
Bien sûr, et c’est pour ça que les sociétés d’autoroutes ont accepté des assouplissements, en particulier pour les usagers fréquents sur un même trajet. Mais ça n’est pas tout, les prix de nombreux produits alimentaires vont aussi augmenter. En cause, cette fois, la loi Alimentation qui a tout juste été votée, en octobre dernier. Il est désormais interdit aux grandes surfaces de vendre à perte. Et certains produits vont donc augmenter de 5- 6 et jusqu’à 10%.
Et là non plus, pas de marge de manœuvre ?
Pour les industriels de l’agro-alimentaire, si, un peu. Pour les hypermarchés aussi : ils peuvent répartir différemment leurs marges selon les produits. L’idée, c’est que les agriculteurs ne soient pas essorés par la grande distribution.
Et vous voyez là le lien entre ces trois sujets : l’électricité, les autoroutes, l’alimentaire. A chaque fois, le gouvernement est écartelé entre la hausse des prix (très malvenue pour le pouvoir d’achat en ce moment), et l’application d’une loi qui en elle-même, est défendable : les péages d’autoroutes parce qu’il faut bien que l’État respecte sa signature ; les tarifs d’électricité parce qu’il faut bien entretenir les installations et penser la transition énergétique ; et l’alimentaire parce qu’il faut bien protéger nos producteurs. C’est ce qu’on appelle des injonctions contradictoires. Un pouvoir fort y répond et tranche. Un pouvoir faible repousse en attendant des jours meilleurs.
Julien Pichené
"Au Coeur de l'Actu", c'est le podcast de la rédaction d'Europe 1 qui vous éclaire sur les sujets qui font l'actualité. Découvrez nos formats courts "10 minutes pour tout savoir" et nos séries documentaires, enrichis avec les archives de la radio.
Olivier Delacroix
Au cœur de la nuit, les auditeurs se livrent en toute liberté aux oreilles attentives et bienveillantes d'Olivier Delacroix, du lundi au jeudi, et de Valérie Darmon, du vendredi au dimanche. Pas de jugements ni de tabous, une conversation franche mais aussi des réponses aux questions que les auditeurs se posent. Un moment d'échange et de partage propice à la confidence pour repartir le cœur plus léger. Si vous aussi vous souhaitez témoigner, laissez vos coordonnées en appelant Europe 1 au : 01 80 20 39 21 (numéro non surtaxé).
Maël Hassani
Tous les soirs, Maël Hassani vous livre le concentré de l'actualité du jour, tout en gardant un œil sur les événements à venir avec les Unes de la presse du lendemain.
Ombline Roche
Tous les soirs du lundi au vendredi entre 22h15 et 22h30 Ombline Roche vous plonge dans les musiques des années Top 50 sur Europe 1. Et si vous en voulez plus, rendez-vous les samedis et dimanches entre 21h et 22h !
Dimitri Pavlenko
Deux heures de direct à l'écoute de celles et ceux qui font le monde : le raconter, le décrypter et l'analyser pour donner des clés de lecture et de compréhension aux auditeurs.
Europe 1
Qui sont réellement ces icônes qui ont marqué la France et leur époque ?Ce nouveau podcast d'archives vous transporte dans le passé et retrace pour vous les parcours et épreuves hors du commun de ces artistes et grandes personnalités françaises. Comment sont nées ces légendes aux destins extraordinaires ? Des récits uniques, racontés par les grandes voix d'Europe 1 !
Pierre de Vilno
Le tour complet de l'actualité en compagnie de Pierre de Vilno et de la rédaction d'Europe 1 de 19 heures à 21 heures.
Hervé Mathoux
Chaque parcours de vie est constitué de réussites mais aussi… d’échecs. Bien souvent, ceux-ci nous renforcent et nous apprennent autant, si ce n’est plus que les succès. Dans cette nouvelle série d’entretiens, le journaliste Hervé Mathoux évoque avec son invité ses plus beaux "accidents". Première personnalité à se plier à l’exercice : l’acteur Denis Podalydès, sociétaire de la comédie française.
Céline Géraud
Tous les jours de la semaine pendant les fêtes, Céline Géraud fait un point de l'actualité à la mi-journée avec Europe 1 13h. Au programme : des reportages, des invités et la parole des experts et journalistes de la rédaction en studio pour apporter un éclairage supplémentaire.
Pascale de La Tour du Pin
Pendant les vacances de fin d'année, Pascale de La Tour du Pin prend les commandes de la grande tranche d'information des vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 décembre. Entouré des journalistes de la rédaction d'Europe 1 et de ses invités, il analyse, mène les débats et remet en perspective les dernières actualités.