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Société
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La première crise financière des temps modernes

Il y a 300 ans, l'inventeur de la monnaie de papier a provoqué la première crise économique et financière des temps modernes. Dans ce nouvel épisode de "Au cœur de l'histoire", produit par Europe 1 Studio, Jean des Cars revient sur cette déroute inédite. Il y a dix ans, un désastre monétaire paralysait la Grèce et inquiétait l’Europe. Dans ce nouvel épisode de "Au cœur de l'histoire" , produit par Europe 1 Studio, Jean des Cars raconte comment un personnage audacieux, le banquier Écossais John Law, inventeur de la monnaie de papier, a provoqué la première crise économique et financière des temps modernes. C’était il y a trois cents ans.Nous sommes en pleine Régence. Louis XIV est mort le 1er septembre 1715. Son neveu, le duc d’Orléans, est Régent du Royaume pendant la minorité du jeune Louis XV, âgé de 5 ans. Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1720, à Paris, une foule de plusieurs milliers de porteurs de billets se rassemble rue Vivienne, pour être aux premiers rangs afin de tenter d’obtenir des "espèces sonnantes et trébuchantes", c’est à dire de l’or ou de l’argent contre ces papiers. .Ces gens attendent, impatients, l’ouverture de la Banque Royale dans les jardins du Palais Mazarin. Les portes sont ouvertes à 5 heures du matin. La foule se presse. Douze à quinze personnes sont étouffées, foulées aux pieds. C’est une cohue totale. On entend des cris, des plaintes, des injures. La fureur populaire devient incontrôlable quand on découvre, à terre, plusieurs cadavres.Un flot d’hommes les transporte à bout de bras jusque sous les fenêtres du Palais Royal qui est la résidence du Régent. On fait donner la Garde et, finalement, la situation se calme assez rapidement car si la foule était en colère, elle n’avait pas l’intention de prendre le palais.Pourquoi cette émeute en plein Paris ? C’est l’effondrement du "Système de Law" qui en est la cause. Mais qui est donc ce Law auquel les Parisiens semblent vouer une telle haine ? Et qu’a-t-il donc mis en place pour susciter une telle colère parmi la foule ?Le séduisant Monsieur LawJohn Law est né en 1671 à Édimbourg, en Ecosse, cinquième fils de William Law, le plus riche orfèvre de la ville. Orphelin à l’âge de 13 ans, il fait d’excellentes études montrant notamment d’étonnantes dispositions pour l’algèbre. Il est beau, hardi et désinvolte. Il a du charme et multiplie les conquêtes. Mais ce qui le passionne le plus est le jeu.Il invente une martingale infaillible. Il lui arrive de perdre mais il gagne souvent. En une soirée, il passe de la ruine à la fortune. A 20 ans, il se rend à Londres où il mène une vie plutôt dissolue. A propos d’une femme, il se bat en duel avec un homme un peu plus âgé que lui, très connu dans les milieux londoniens élégants, le beau Wilson. Malheureusement, il le tue.Emprisonné, Law réussit à s’évader et gagne Amsterdam. Il parcourt l’Europe de 1708 à 1713 : la France, le Piémont, Bruxelles. Il acquiert la réputation d’un joueur habile mais partout où il passe, il propose aux autorités des projets de banques et s’informe des techniques financières en usage dans chaque pays.En novembre 1713, de retour à Paris, il achète un bel hôtel place Louis le Grand, notre actuelle Place Vendôme. On ne connaît pas très bien l’origine de sa richesse. On le soupçonne de faire passer, avec profit, des louis d’or en Hollande. Un trafic juteux ! L'invention du papier-monnaieLa France est alors plongée dans une grave crise financière. Elle a pris beaucoup de retard dans la modernisation des circuits économiques. C’est à ce moment là que Law rencontre, pour la première fois, le duc d’Orléans, qui n’est pas encore Régent. Louis XIV régnera encore deux ans. Entre le prince intelligent mais désœuvré et l’Ecossais bouillonnant d’idées, une sorte de complicité intellectuelle s’établit immédiatement.Philippe d’Orléans, séduit par ses projets pour décupler les revenus du Royaume, lui obtient une entrevue avec le Contrôleur Général des Finances. Mais lorsque Louis XIV apprend que l’auteur de ces mirifiques idées est un Huguenot, un protestant, il refuse d’en entendre parler et, d’un geste sans appel, l’invite à quitter la France.Law y revient en 1715, après la mort du Roi-Soleil. Philippe d’Orléans est désormais Régent du royaume jusqu’à la majorité de Louis XV. A 44 ans, pour Law, génial ambitieux, tout devient possible. Il croit le royaume à ses pieds, répétant :"Mon système a besoin de la France et la France a besoin de mon système…"Grâce à son système, il va très rapidement devenir le plus puissant personnage du royaume après le Régent. Celui-ci l’autorise très vite à présenter ses projets au Conseil des Finances. Il souhaite la création d’une Banque Royale où seraient centralisées toutes les recettes publiques en or et en argent: en contrepartie, cette banque émettrait des billets qui seraient donnés en paiement aux créanciers de l’Etat. C’est l‘invention du papier-monnaie.Le procès verbal de la réunion indique : "Le sieur Law prétend que tout le monde sera charmé d’avoir des billets de banque plutôt que de l’argent par la faculté que l’on aura à faire des paiements en papier et par l’assurance d’en recevoir le paiement toutes les fois qu’on le voudra".La création de la banque généraleLe Conseil n’est pas complètement convaincu mais le Régent ne peut rien refuser à Law et l’autorise à créer l’année suivante, en 1716, non pas une Banque Royale comme Law le souhaitait mais une banque privée appelée Banque Générale au capital de 6 millions de livres.Cette banque reçoit, pour vingt ans, le privilège d’émettre des billets en échange du numéraire versé. Le génie de Law est que ces billets ne sont pas établis en livres mais en monnaie de compte appelée "Ecu de banque". L’écu de banque correspond à un poids constant de métal alors que la livre est sujette à de fréquentes variations de valeur. C’est ce qui va faire l’immense succès de la Banque Générale. Elle va recevoir de substantiels bénéfices puisque dès les premiers mois, elle sert à ses actionnaires un dividende non négligeable de 7, 5 %.Objectif Amérique Mais Law n’est pas seulement un financier. C’est aussi un visionnaire. Pour lui, l’Europe est un cadre trop étroit. Il rêve de développer les immenses possibilités que recèlent les lointaines terres d’Amérique. En effet, depuis 1682, la France possède en Amérique la vallée du fleuve Mississippi. C’est un immense territoire qui s’étend de golfe du Mexique au Canada et auquel on a donné le nom de Louisiane en l’honneur du roi Louis XIV. On rêve de trésors insoupçonnés, de mines d’or, bref d’un véritable Eldorado.En réalité, à ce moment-là, il n’y qu’à peu près 200 colons dans la région, dont l’exploitation a été concédée à un riche négociant parisien Antoine Crozat. Law décide qu’il va utiliser les fonds de sa banque pour développer la Louisiane. Il récupère la concession de Crozat et crée la Compagnie d’Occident qui aura le privilège d’avoir, pour 25 ans, le monopole du commerce avec la Louisiane.Désormais, Law voit sa banque et sa compagnie étroitement liées l’une à l’autre. Elles composent ensemble son fameux système, dont il attend monts et merveilles... Il met en construction une flotte de navires et commence à se préoccuper de trouver des colons pour peupler la Louisiane.Il nomme, en 1718, un gouverneur de la Louisiane. Le choix est excellent : c’est un officier d’origine canadienne, Jean-Baptiste Lemoyne. 800 colons arrivent cette année-là, dont 70 sont installés par le gouverneur dans un lieu sauvage et marécageux mais bien situé sur le plus beau croissant du Mississippi. Cet embryon de ville reçoit, en hommage au régent, le nom de la Nouvelle Orléans. Le Mississippi a un succès fou à Paris ! La spéculation va jouer à fond. Voltaire observe cela avec amusement : "C’est un jeu nouveau et prodigieux où tous les citoyens jouent les uns contre les autres".Le bossu de la rue QuicampoixCe terrain de jeu est une petite rue située au cœur du quartier des orfèvres et des changeurs, la rue Quincampoix, à Paris. Au début, les transactions ont lieu dans des boutiques mais bientôt, la totalité de la rue est transformée en bourse et fermée à la circulation. A chaque extrémité, une grille de fer, gardée par un piquet de soldats, interdit l’entrée des carrosses et des chaises à porteur.Le héros de la rue Quincampoix est un petit bossu qui gagne une fortune en louant sa bosse porte-bonheur comme pupitre pour la signature des transactions. Ce très serviable bossu a existé et a inspiré, au XIX e siècle, son plus célèbre roman à Paul Féval. "Le Bossu" a été plusieurs fois adapté au cinéma, dont une célèbre version en 1959, avec Jean Marais.La Banque Générale devient la Banque RoyaleLe Régent, qui s’engage alors dans une guerre contre l’Espagne, a besoin de fonds et transforme la Banque Générale en Banque Royale. Aujourd’hui, on appellerait cela une nationalisation.Law s’inquiète un peu pour sa Compagnie d’Occident. Les bénéfices sont à venir mais pas immédiats. D’autre part, les volontaires pour partir peupler la Louisiane ne sont pas assez nombreux ; on va se livrer à des arrestations, plus ou moins légales, de vagabonds, de petits voleurs voire de gens parfaitement innocents et de femmes dites de mauvaise vie, prostituée ou non. On les enchaîne, on les marie aussitôt et on les embarque pour la Louisiane.On estime à plus de 5.000 personnes le nombre de ces émigrants involontaires. Cette déportation inspirera, dix ans plus tard, à l’abbé Prévost son célèbre roman Manon Lescaut dont les deux protagonistes sont envoyés, de force, en Louisiane. Plus tard, Jules Massenet en tirera un opéra, magnifique Manon. Elle inspirera aussi le cinéaste Bertrand Tavernier pour son magnifique film sur la Régence Que la Fête commence.De la compagnie d'Occident à la compagnie des IndesLaw va aussi renforcer sa Compagnie en rachetant la concession des tabacs, puis la Compagnie du Sénégal pour pouvoir se livrer au commerce triangulaire, aujourd’hui considéré comme un crime contre l’humanité mais alors pratiqué par toute l’ Europe occidentale : on exporte vers l’Afrique, des poudres, des fusils, de la verroterie, on achète sur place des esclaves Noirs qu’on envoie vers les îles et la Louisiane et on revient en France avec du sucre, de l’indigo et du tabac. Trois autres compagnies vont tomber dans l’escarcelle de Law, celle des Indes Orientales, celle de la Chine et celle de l’Afrique qui travaille essentiellement avec Alger et Tunis. La Compagnie d’Occident devient la Compagnie des Indes. Elle a désormais le quasi monopole du commerce maritime français.La nouvelle Compagnie va lancer des souscriptions d’actions qui seront un triomphe. Rue Quincampoix, la fièvre règne. La variation du cours en une seule journée peut permettre des gains fabuleux. L’académicien Jacques Chastenet décrit les conséquences de cette extraordinaire passion spéculative : "D’énormes fortunes s’édifient en quelques jours. On voit des laquais qui, à la force de leurs poings, ont pu se placer au premier rang des souscripteurs et devenir millionnaires. L’un d’eux se commande un carrosse, exige ce qu’il y a de plus beau, jusqu’aux armoiries des portières. On lui peint celles du Roi. Et pour ce crime de lèse-majesté, il est enfermé à la Bastille. Un cireur de bottes se fait 40 millions. Un peintre de talent et qui vivait chichement de copies, a maintenant 90 domestiques ! Madame de Bégoud rencontre, à l’Opéra, son ancienne cuisinière, Marie, avec des bijoux beaucoup plus beaux que les siens. Elle la regarde avec stupéfaction. -Eh ! Pourquoi pas ? s’exclame la cuisinière. Le fils d’un peaussier de Montélimar achète des châteaux par dizaines, fiance sa fille, âgée de 2 ans, au marquis d’Oise, à charge de servir à ce seigneur une forte rente jusqu’à ce que le mariage puisse être consommé... Les gens habiles et les hauts - placés ne se bousculent pas rue Quincampoix. Ils vont directement place Louis le Grand où réside Law et tâchent d’attendrir directement le dispensateur du pactole : le prince de Conti, le duc de Bourbon, le duc de Noailles, le prince de Soubise, le duc d’Antin, l’abbé Dubois, les maîtresses du Régent se font attribuer d’énormes paquets d’actions au prix d’émission".Law nommé surintendant des Finances... Le Régent, ébloui par la réussite de son protégé, veut le nommer surintendant des Finances. Aujourd’hui, nous dirions ministre. Cette décision pose un problème : Law est protestant. La révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV a laissé des traces. Les protestants sont mal vus. Qu’importe ! Law va se convertir et au début de 1720, il reçoit le titre de Surintendant des Finances.Pourtant, ses affaires deviennent moins florissantes. Le cours des actions de la Compagnie ne cesse de baisser. Il commence à y avoir des demandes de remboursements en numéraire. Le prince de Conti arrive à la Banque avec trois fourgons qui repartent avec lui, remplis d’or et d’argent. Il s’est fait rembourser 25 millions ! C’est le début de la déconfiture....avant la dérouteLa chute du cours des actions se poursuit. Law ordonne la fermeture de la rue Quincampoix. Les seuls remboursements se feront désormais rue Vivienne. Ce que nous appelons la planche à billets continue à fonctionner, aggravant le cycle infernal. Cela consiste à émettre, sans limite, des billets neufs dont la valeur dépasse largement les réserves d’or et d’argent détenues par la banque.La banque ne peut plus faire face aux demandes de remboursements en monnaie métallique. Law se démène mais en vain. C’est alors que se situe l’épisode dramatique de la rue Vivienne que j’ai évoqué au début de ce récit, une émeute qui se retourne contre le Régent.Ce dernier ne peut toutefois condamner Law. Lors de leur dernière entrevue, il lui dira : "Vous êtes l’un des plus honnêtes hommes qui m’aient servi…" Après que son carrosse ait été assailli et qu’on lui ait jeté des pierres, Law se terre dans son hôtel. Le 11 décembre 1720, il fera une dernière apparition à l’opéra avant de gagner son domaine de Guermande, dans la vallée de l’Oise. Le 20 décembre, il quitte Paris avec son fils. Ruiné, il s’installe à Venise. Il y vivra modestement et y mourra neuf ans plus tard.C’est une véritable déroute financière qui atteint la Régence. Il y a des victimes mais il y a aussi des gagnants et une partie de la dette publique a pu être assainie. Il y aura même des conséquences positives puisque plusieurs actionnaires ont fait construire dans Paris de beaux hôtels qui rehausseront le prestige de la ville. De nouveaux quartiers résidentiels ont été créés. La capitale, qui somnolait depuis la fin du règne de Louis XIV, s’est comme réveillée. L’idée que le commerce international peut enrichir la France s’est imposée.La capitale de la Louisiane, la Nouvelle-Orléans, s’est développée : des rues ont été tracées selon un plan méthodique, inspiré de celui de La Rochelle. La Nouvelle Orléans va commencer à briller. Néanmoins, la méfiance envers le papier monnaie s’est installée. La Banque Royale a fait faillite. Napoléon s’en souviendra quand il créera la Banque de France en 1800...  "Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 StudioAuteur et présentation : Jean des Cars Cheffe de projet : Adèle PonticelliRéalisation : Guillaume VasseauDiffusion et édition : Clémence OlivierGraphisme : Europe 1 StudioDirection Europe 1 Studio : Claire Hazan    Vous voulez écouter les autres épisodes de ce podcast ?>> Retrouvez-les sur notre site Europe1.fr et sur Apple Podcasts , SoundCloud , Dailymotion et YouTube , ou vos plateformes habituelles d’écoute.>> Retrouvez ici le mode d'emploi pour écouter tous les podcasts d'Europe 1

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TEASER - Esprit, es-tu là ?

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Esprit es-tu là ? Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la fièvre spirite s’empare de l’Europe. Dans les salons, on fait tourner les tables, et l’on cherche à communiquer avec l’au-delà. Victor Hugo lui-même reçoit de célèbres fantômes dans sa maison de Jersey, dans les îles anglo-normandes !<br /> <br /> La semaine prochaine, dans Au cœur de l’Histoire, découvrez l’étonnante histoire du spiritisme dans un entretien inédit, rencontrez Allan Kardec, grande figure française de la communication avec les morts, et arpentez les allées hantées du Petit-Trianon, à Versailles…

19 janvier 2025 - 01 min

ENTRETIEN - Qui étaient la Pythie et les prêtresses de la Grèce antique ?

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Dans la Grèce antique, certaines femmes sont choisies pour tenir le rôle d’intermédiaire entre la cité et les dieux. Ces prêtresses sont associées à des sanctuaires, assurent le culte d’une divinité, et se voient confier de multiples fonctions. Mais sont-elles considérées comme les égales des prêtres ? Dans une société où les femmes ne participent qu’indirectement à la vie civique, les prêtresses ont-elles un statut à part ? <br /> <br /> Pour en parler, Virginie Girod reçoit l’historienne Aurélie Damet. Maîtresse de conférences en histoire grecque à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle est notamment l’auteure du livre "Les Grecques, destins de femmes en Grèce antique" aux éditions Tallandier.

18 janvier 2025 - 21 min

Louise de la Vallière, la douce favorite de Louis XIV

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Virginie Girod raconte la relation qui unit le Roi-Soleil à Louise de la Vallière (1644-1710), favorite royale ayant quitté la Cour pour intégrer un couvent.<br /> <br /> Première favorite officielle de Louis XIV, Louise de la Vallière vit une passion sincère avec le roi, donnant naissance à plusieurs enfants illégitimes. Détrônée par Madame de Montespan, elle endure humiliation et isolement avant de se tourner définitivement vers Dieu. Louise de la Vallière meurt en 1710, laissant l’image d’une amante sincère et d’une âme pieuse.

17 janvier 2025 - 17 min

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Virginie Girod raconte le quotidien des femmes recluses au Moyen-Âge, dans un épisodes inédit d'Au coeur de l'Histoire. <br /> <br /> Au XIVe siècle, les reclusoirs se développent dans les centres urbains en Europe. Ces maisonnettes sont adossées aux fortifications des villes ou à certains édifices religieux. Les recluses, qui y sont volontairement enfermées, s'y consacrent à la prière et à la pénitence dans des conditions particulièrement spartiates.

16 janvier 2025 - 16 min

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La ville de Nantes est le chef-lieu de la région des Pays de la Loire. Mais en son coeur se dresse le majestueux château des ducs de Bretagne, gardé par la statue de celle qui en est sans doute la figure la plus emblématique : la duchesse Anne de Bretagne (1477-1514), devant laquelle passent parfois des défenseurs de l’identité bretonne arborant un drapeau blanc et noir… Et oui, Nantes n’a-t-elle pas été bretonne des siècles durant ? <br /> <br /> Pour évoquer l'identité bretonne de Nantes, Virginie Girod l’historien Joël Cornette. Professeur émérite à l’Université Paris VIII, il est spécialiste de la monarchie d’Ancien régime et de la Bretagne et l’auteur, notamment, du livre "Une brève histoire de l’identité bretonne", publié en poche dans la collection Texto des éditions Tallandier.

15 janvier 2025 - 15 min

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Virginie Girod raconte Anne de Bretagne (1477-1514), duchesse, deux fois reine de France, devenue le symbole de la lutte pour l'indépendance de la Bretagne.

13 janvier 2025 - 12 min

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[1/2] Anne de Bretagne, duchesse et reine de France

Virginie Girod raconte Anne de Bretagne (1477-1514), l'héritière d'un duché hautement stratégique devenue reine de France par deux fois.

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12 janvier 2025 - 01 min

ENTRETIEN - L’archéologie de la piraterie

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Imaginez un pirate. Spontanément, vous penserez peut-être au Capitaine Crochet, à Jack Sparrow ou à Rackham le Rouge. Vous imaginerez un homme arborant un cache-oeil et une jambe de bois, un perroquet juché sur l’épaule. Le pirate vous évoquera de fabuleux trésors, un drapeau à tête de mort ou des bouteilles de rhum à foison. Et si l’archéologie venait à bout de ces clichés ? C’est ce que l’on va voir avec l’archéologue Jean Soulat, directeur du programme "Archéologie de la Piraterie" du laboratoire "Laboratoire LandArc", il a écrit plusieurs ouvrages de vulgarisation consacrés aux pirates dont le dernier "La grande histoire pop des pirates" est paru aux éditions Eyrolle.

11 janvier 2025 - 17 min

Robert Surcouf, le dernier des corsaires

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Virginie Girod raconte Robert Surcouf, marin breton devenu le roi des corsaires, dans un récit inédit d'Au cœur de l'Histoire. Originaire de Saint-Malo, Robert Surcouf (1773-1827) vibre pour la mer et sillonne les circuits commerciaux de l'océan Indien, avant de se muer en corsaire redoutable. Alors que la France et l'Angleterre entrent en guerre, il s'illustre par la prise de navires ennemis, dont le Kent, en 1800. Après avoir amassé une fortune considérable, Surcouf regagne la terre ferme où il meurt en 1827.

10 janvier 2025 - 17 min

À propos

Il y a 300 ans, l'inventeur de la monnaie de papier a provoqué la première crise économique et financière des temps modernes. Dans ce nouvel épisode de "Au cœur de l'histoire", produit par Europe 1 Studio, Jean des Cars revient sur cette déroute inédite. 


Il y a dix ans, un désastre monétaire paralysait la Grèce et inquiétait l’Europe. Dans ce nouvel épisode de "Au cœur de l'histoire" , produit par Europe 1 Studio, Jean des Cars raconte comment un personnage audacieux, le banquier Écossais John Law, inventeur de la monnaie de papier, a provoqué la première crise économique et financière des temps modernes. C’était il y a trois cents ans.

Nous sommes en pleine Régence. Louis XIV est mort le 1er septembre 1715. Son neveu, le duc d’Orléans, est Régent du Royaume pendant la minorité du jeune Louis XV, âgé de 5 ans. Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1720, à Paris, une foule de plusieurs milliers de porteurs de billets se rassemble rue Vivienne, pour être aux premiers rangs afin de tenter d’obtenir des "espèces sonnantes et trébuchantes", c’est à dire de l’or ou de l’argent contre ces papiers. .

Ces gens attendent, impatients, l’ouverture de la Banque Royale dans les jardins du Palais Mazarin. Les portes sont ouvertes à 5 heures du matin. La foule se presse. Douze à quinze personnes sont étouffées, foulées aux pieds. C’est une cohue totale. On entend des cris, des plaintes, des injures. La fureur populaire devient incontrôlable quand on découvre, à terre, plusieurs cadavres.

Un flot d’hommes les transporte à bout de bras jusque sous les fenêtres du Palais Royal qui est la résidence du Régent. On fait donner la Garde et, finalement, la situation se calme assez rapidement car si la foule était en colère, elle n’avait pas l’intention de prendre le palais.

Pourquoi cette émeute en plein Paris ? C’est l’effondrement du "Système de Law" qui en est la cause. Mais qui est donc ce Law auquel les Parisiens semblent vouer une telle haine ? Et qu’a-t-il donc mis en place pour susciter une telle colère parmi la foule ?

Le séduisant Monsieur Law

John Law est né en 1671 à Édimbourg, en Ecosse, cinquième fils de William Law, le plus riche orfèvre de la ville. Orphelin à l’âge de 13 ans, il fait d’excellentes études montrant notamment d’étonnantes dispositions pour l’algèbre. Il est beau, hardi et désinvolte. Il a du charme et multiplie les conquêtes. Mais ce qui le passionne le plus est le jeu.

Il invente une martingale infaillible. Il lui arrive de perdre mais il gagne souvent. En une soirée, il passe de la ruine à la fortune. A 20 ans, il se rend à Londres où il mène une vie plutôt dissolue. A propos d’une femme, il se bat en duel avec un homme un peu plus âgé que lui, très connu dans les milieux londoniens élégants, le beau Wilson. Malheureusement, il le tue.

Emprisonné, Law réussit à s’évader et gagne Amsterdam. Il parcourt l’Europe de 1708 à 1713 : la France, le Piémont, Bruxelles. Il acquiert la réputation d’un joueur habile mais partout où il passe, il propose aux autorités des projets de banques et s’informe des techniques financières en usage dans chaque pays.

En novembre 1713, de retour à Paris, il achète un bel hôtel place Louis le Grand, notre actuelle Place Vendôme. On ne connaît pas très bien l’origine de sa richesse. On le soupçonne de faire passer, avec profit, des louis d’or en Hollande. Un trafic juteux ! 

L'invention du papier-monnaie

La France est alors plongée dans une grave crise financière. Elle a pris beaucoup de retard dans la modernisation des circuits économiques. C’est à ce moment là que Law rencontre, pour la première fois, le duc d’Orléans, qui n’est pas encore Régent. Louis XIV régnera encore deux ans. Entre le prince intelligent mais désœuvré et l’Ecossais bouillonnant d’idées, une sorte de complicité intellectuelle s’établit immédiatement.

Philippe d’Orléans, séduit par ses projets pour décupler les revenus du Royaume, lui obtient une entrevue avec le Contrôleur Général des Finances. Mais lorsque Louis XIV apprend que l’auteur de ces mirifiques idées est un Huguenot, un protestant, il refuse d’en entendre parler et, d’un geste sans appel, l’invite à quitter la France.

Law y revient en 1715, après la mort du Roi-Soleil. Philippe d’Orléans est désormais Régent du royaume jusqu’à la majorité de Louis XV. A 44 ans, pour Law, génial ambitieux, tout devient possible. Il croit le royaume à ses pieds, répétant :"Mon système a besoin de la France et la France a besoin de mon système…"

Grâce à son système, il va très rapidement devenir le plus puissant personnage du royaume après le Régent. Celui-ci l’autorise très vite à présenter ses projets au Conseil des Finances. Il souhaite la création d’une Banque Royale où seraient centralisées toutes les recettes publiques en or et en argent: en contrepartie, cette banque émettrait des billets qui seraient donnés en paiement aux créanciers de l’Etat. C’est l‘invention du papier-monnaie.

Le procès verbal de la réunion indique : "Le sieur Law prétend que tout le monde sera charmé d’avoir des billets de banque plutôt que de l’argent par la faculté que l’on aura à faire des paiements en papier et par l’assurance d’en recevoir le paiement toutes les fois qu’on le voudra".

La création de la banque générale

Le Conseil n’est pas complètement convaincu mais le Régent ne peut rien refuser à Law et l’autorise à créer l’année suivante, en 1716, non pas une Banque Royale comme Law le souhaitait mais une banque privée appelée Banque Générale au capital de 6 millions de livres.

Cette banque reçoit, pour vingt ans, le privilège d’émettre des billets en échange du numéraire versé. Le génie de Law est que ces billets ne sont pas établis en livres mais en monnaie de compte appelée "Ecu de banque". L’écu de banque correspond à un poids constant de métal alors que la livre est sujette à de fréquentes variations de valeur. C’est ce qui va faire l’immense succès de la Banque Générale. Elle va recevoir de substantiels bénéfices puisque dès les premiers mois, elle sert à ses actionnaires un dividende non négligeable de 7, 5 %.

Objectif Amérique 

Mais Law n’est pas seulement un financier. C’est aussi un visionnaire. Pour lui, l’Europe est un cadre trop étroit. Il rêve de développer les immenses possibilités que recèlent les lointaines terres d’Amérique. 

En effet, depuis 1682, la France possède en Amérique la vallée du fleuve Mississippi. C’est un immense territoire qui s’étend de golfe du Mexique au Canada et auquel on a donné le nom de Louisiane en l’honneur du roi Louis XIV. On rêve de trésors insoupçonnés, de mines d’or, bref d’un véritable Eldorado.

En réalité, à ce moment-là, il n’y qu’à peu près 200 colons dans la région, dont l’exploitation a été concédée à un riche négociant parisien Antoine Crozat. Law décide qu’il va utiliser les fonds de sa banque pour développer la Louisiane. Il récupère la concession de Crozat et crée la Compagnie d’Occident qui aura le privilège d’avoir, pour 25 ans, le monopole du commerce avec la Louisiane.

Désormais, Law voit sa banque et sa compagnie étroitement liées l’une à l’autre. Elles composent ensemble son fameux système, dont il attend monts et merveilles... Il met en construction une flotte de navires et commence à se préoccuper de trouver des colons pour peupler la Louisiane.

Il nomme, en 1718, un gouverneur de la Louisiane. Le choix est excellent : c’est un officier d’origine canadienne, Jean-Baptiste Lemoyne. 800 colons arrivent cette année-là, dont 70 sont installés par le gouverneur dans un lieu sauvage et marécageux mais bien situé sur le plus beau croissant du Mississippi. Cet embryon de ville reçoit, en hommage au régent, le nom de la Nouvelle Orléans. Le Mississippi a un succès fou à Paris ! La spéculation va jouer à fond. Voltaire observe cela avec amusement : "C’est un jeu nouveau et prodigieux où tous les citoyens jouent les uns contre les autres".

Le bossu de la rue Quicampoix

Ce terrain de jeu est une petite rue située au cœur du quartier des orfèvres et des changeurs, la rue Quincampoix, à Paris. Au début, les transactions ont lieu dans des boutiques mais bientôt, la totalité de la rue est transformée en bourse et fermée à la circulation. A chaque extrémité, une grille de fer, gardée par un piquet de soldats, interdit l’entrée des carrosses et des chaises à porteur.

Le héros de la rue Quincampoix est un petit bossu qui gagne une fortune en louant sa bosse porte-bonheur comme pupitre pour la signature des transactions. Ce très serviable bossu a existé et a inspiré, au XIX e siècle, son plus célèbre roman à Paul Féval. "Le Bossu" a été plusieurs fois adapté au cinéma, dont une célèbre version en 1959, avec Jean Marais.

La Banque Générale devient la Banque Royale

Le Régent, qui s’engage alors dans une guerre contre l’Espagne, a besoin de fonds et transforme la Banque Générale en Banque Royale. Aujourd’hui, on appellerait cela une nationalisation.

Law s’inquiète un peu pour sa Compagnie d’Occident. Les bénéfices sont à venir mais pas immédiats. D’autre part, les volontaires pour partir peupler la Louisiane ne sont pas assez nombreux ; on va se livrer à des arrestations, plus ou moins légales, de vagabonds, de petits voleurs voire de gens parfaitement innocents et de femmes dites de mauvaise vie, prostituée ou non. On les enchaîne, on les marie aussitôt et on les embarque pour la Louisiane.

On estime à plus de 5.000 personnes le nombre de ces émigrants involontaires. Cette déportation inspirera, dix ans plus tard, à l’abbé Prévost son célèbre roman Manon Lescaut dont les deux protagonistes sont envoyés, de force, en Louisiane. Plus tard, Jules Massenet en tirera un opéra, magnifique Manon. Elle inspirera aussi le cinéaste Bertrand Tavernier pour son magnifique film sur la Régence Que la Fête commence.

De la compagnie d'Occident à la compagnie des Indes

Law va aussi renforcer sa Compagnie en rachetant la concession des tabacs, puis la Compagnie du Sénégal pour pouvoir se livrer au commerce triangulaire, aujourd’hui considéré comme un crime contre l’humanité mais alors pratiqué par toute l’ Europe occidentale : on exporte vers l’Afrique, des poudres, des fusils, de la verroterie, on achète sur place des esclaves Noirs qu’on envoie vers les îles et la Louisiane et on revient en France avec du sucre, de l’indigo et du tabac. 

Trois autres compagnies vont tomber dans l’escarcelle de Law, celle des Indes Orientales, celle de la Chine et celle de l’Afrique qui travaille essentiellement avec Alger et Tunis. La Compagnie d’Occident devient la Compagnie des Indes. Elle a désormais le quasi monopole du commerce maritime français.

La nouvelle Compagnie va lancer des souscriptions d’actions qui seront un triomphe. Rue Quincampoix, la fièvre règne. La variation du cours en une seule journée peut permettre des gains fabuleux. L’académicien Jacques Chastenet décrit les conséquences de cette extraordinaire passion spéculative : "D’énormes fortunes s’édifient en quelques jours. On voit des laquais qui, à la force de leurs poings, ont pu se placer au premier rang des souscripteurs et devenir millionnaires. L’un d’eux se commande un carrosse, exige ce qu’il y a de plus beau, jusqu’aux armoiries des portières. On lui peint celles du Roi. Et pour ce crime de lèse-majesté, il est enfermé à la Bastille. Un cireur de bottes se fait 40 millions. Un peintre de talent et qui vivait chichement de copies, a maintenant 90 domestiques ! Madame de Bégoud rencontre, à l’Opéra, son ancienne cuisinière, Marie, avec des bijoux beaucoup plus beaux que les siens. Elle la regarde avec stupéfaction. -Eh ! Pourquoi pas ? s’exclame la cuisinière. Le fils d’un peaussier de Montélimar achète des châteaux par dizaines, fiance sa fille, âgée de 2 ans, au marquis d’Oise, à charge de servir à ce seigneur une forte rente jusqu’à ce que le mariage puisse être consommé... Les gens habiles et les hauts - placés ne se bousculent pas rue Quincampoix. Ils vont directement place Louis le Grand où réside Law et tâchent d’attendrir directement le dispensateur du pactole : le prince de Conti, le duc de Bourbon, le duc de Noailles, le prince de Soubise, le duc d’Antin, l’abbé Dubois, les maîtresses du Régent se font attribuer d’énormes paquets d’actions au prix d’émission".

Law nommé surintendant des Finances...

 Le Régent, ébloui par la réussite de son protégé, veut le nommer surintendant des Finances. Aujourd’hui, nous dirions ministre. Cette décision pose un problème : Law est protestant. La révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV a laissé des traces. Les protestants sont mal vus. Qu’importe ! Law va se convertir et au début de 1720, il reçoit le titre de Surintendant des Finances.

Pourtant, ses affaires deviennent moins florissantes. Le cours des actions de la Compagnie ne cesse de baisser. Il commence à y avoir des demandes de remboursements en numéraire. Le prince de Conti arrive à la Banque avec trois fourgons qui repartent avec lui, remplis d’or et d’argent. Il s’est fait rembourser 25 millions ! C’est le début de la déconfiture.

...avant la déroute

La chute du cours des actions se poursuit. Law ordonne la fermeture de la rue Quincampoix. Les seuls remboursements se feront désormais rue Vivienne. Ce que nous appelons la planche à billets continue à fonctionner, aggravant le cycle infernal. Cela consiste à émettre, sans limite, des billets neufs dont la valeur dépasse largement les réserves d’or et d’argent détenues par la banque.

La banque ne peut plus faire face aux demandes de remboursements en monnaie métallique. Law se démène mais en vain. C’est alors que se situe l’épisode dramatique de la rue Vivienne que j’ai évoqué au début de ce récit, une émeute qui se retourne contre le Régent.

Ce dernier ne peut toutefois condamner Law. Lors de leur dernière entrevue, il lui dira : "Vous êtes l’un des plus honnêtes hommes qui m’aient servi…" Après que son carrosse ait été assailli et qu’on lui ait jeté des pierres, Law se terre dans son hôtel. Le 11 décembre 1720, il fera une dernière apparition à l’opéra avant de gagner son domaine de Guermande, dans la vallée de l’Oise. Le 20 décembre, il quitte Paris avec son fils. Ruiné, il s’installe à Venise. Il y vivra modestement et y mourra neuf ans plus tard.

C’est une véritable déroute financière qui atteint la Régence. Il y a des victimes mais il y a aussi des gagnants et une partie de la dette publique a pu être assainie. Il y aura même des conséquences positives puisque plusieurs actionnaires ont fait construire dans Paris de beaux hôtels qui rehausseront le prestige de la ville. De nouveaux quartiers résidentiels ont été créés. La capitale, qui somnolait depuis la fin du règne de Louis XIV, s’est comme réveillée. L’idée que le commerce international peut enrichir la France s’est imposée.

La capitale de la Louisiane, la Nouvelle-Orléans, s’est développée : des rues ont été tracées selon un plan méthodique, inspiré de celui de La Rochelle. La Nouvelle Orléans va commencer à briller. Néanmoins, la méfiance envers le papier monnaie s’est installée. La Banque Royale a fait faillite. Napoléon s’en souviendra quand il créera la Banque de France en 1800...

 

"Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio

Auteur et présentation : Jean des Cars 

Cheffe de projet : Adèle Ponticelli

Réalisation : Guillaume Vasseau

Diffusion et édition : Clémence Olivier

Graphisme : Europe 1 Studio

Direction Europe 1 Studio : Claire Hazan

 

 

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