Depuis le début de l’épidémie, la France autorise les voyagistes à ne pas rembourser tout de suite les prestations annulées. 1:23
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Isabelle Ory, édité par Léa Leostic
L’Union européenne est de nouveau montée au front jeudi sur le remboursement des voyages. Une procédure d’infraction a été lancée contre dix pays dont la France, pour obliger les voyagistes à rembourser intégralement les clients dont les vols ont été annulés à cause de l’épidémie de coronavirus. Les packages avec hôtels compris sont également concernés.

L’Union européenne a de nouveau tapé du poing sur la table jeudi à propos des voyages annulés à cause de l’épidémie de coronavirus. Bruxelles a lancé une procédure d’infraction à l’encontre de dix pays, dont la France, pour défendre le droit des voyageurs à se faire rembourser en cas d'annulation de leurs voyages en raison de la pandémie. Les compagnies aériennes avaient déjà été rappelées à l’ordre, mais cette fois, les packages, c’est-à-dire les offres comprenant vols et hôtels, sont également concernées.

La France autorise les voyagistes à ne pas rembourser tout de suite les prestations 

Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, la France autorise les voyagistes à ne pas rembourser tout de suite les prestations annulées. A la place, les consommateurs peuvent se voir imposer un bon d’achat, remboursable dans un an et demi seulement. Mais selon Bruxelles, c’est contraire au droit européen et à la directive européenne de 2015 sur les voyages à forfait. La France doit donc respecter cette loi européenne, qui prévoit expressément que le voyageur puisse opter pour un remboursement intégral. Même si seul l’avion est annulé, le voyagiste doit aussi rembourser l’hôtel.

Le gouvernent a suspendu l’application de ce texte jusqu’à septembre, en expliquant qu’il s’agissait de préserver de la faillite de nombreux professionnels du tourisme. Mais les plaintes affluent dans les associations de consommateurs. L’UFC Que Choisir s’est d’ailleurs réjoui jeudi de l’ouverture de la procédure d’infraction contre la France. Cependant, cela ne change rien dans l’immédiat. C’est un moyen de pression mais reste à savoir comment le gouvernement va réagir. A terme, il risque une plainte devant la Cour de justice européenne.