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Margaux Fodéré (dans la Sarthe), édité par Gauthier Delomez , modifié à
À cause du manque d'eau et de la sécheresse, les producteurs de lait craignent de ne pas pouvoir produire assez de lait cette année. Europe 1 est partie à la rencontre de Ghislain de Viron, un éleveur laitier de la Sarthe qui s'attend à des jours difficiles. "Quand on va arriver dans les récoltes de 2022, on sait que ça va être catastrophique", explique-t-il.
REPORTAGE

C'est une crainte partagée par beaucoup de producteurs du secteur. La sécheresse qui sévit en France pourrait entraîner une baisse de la production de lait, pour une filière déjà fragilisée et où les professionnels sont de moins en moins nombreux. Entre le manque d’eau et la chaleur, des éleveurs craignent de ne pas pouvoir produire assez de lait cette année. Europe 1 est allée à la rencontre d’un exploitant dans la Sarthe, dans une ferme familiale.

Des cultures inutilisables pour nourrir les vaches

"Il n’y a même pas d’épis", constate Ghislain de Viron. L'éleveur laitier a bien du mal à trouver des épis de maïs dans ses champs ravagés par la sécheresse. Ces tonnes de cultures mortes sont quasiment inutilisables pour nourrir ses vaches. "Là, il nous reste du maïs de l’an passé. Pendant trois mois, on va maintenir une quantité de lait à peu près normale. Quand on va arriver dans les récoltes de 2022, on sait que ça va être catastrophique", explique-t-il.

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Dehors, les prairies sont vides.
Crédits : Margaux Fodéré/Europe 1

Chaque année, un million de litres de lait sont produits dans cette ferme de la Sarthe. Cet objectif est inatteignable aujourd’hui selon Ghislain. "Une vache qui mange moins ou qui mange de moins bonne qualité donnera moins de lait et du lait moins riche, tant en matière grasse qu’en protéine", déplore-t-il.

Un prix de vente à augmenter

Dehors, les prairies sont vides. Les vaches sont allongées sous les hangars, abattues par la chaleur. Alors Ghislain trouve des solutions pour les garder au frais, mais ce système lui coûte cher. "On va démarrer l’arrosage, on met un tuyau qui passe au-dessus des vaches, ça permet de maintenir une température pas trop élevée. C’est de l’eau que l'on doit payer. Et puis les gros ventilateurs, ça consomme aussi beaucoup d’électricité."

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Crédits : Margaux Fodéré/Europe 1

L’eau est plus rare, l’électricité est plus chère, et la production baisse. Alors, si le prix de vente du lait n’augmente pas, Ghislain craint une pénurie encore plus sévère. "On va décourager les éleveurs laitiers qui sont déjà plus très nombreux, ils vont préférer vendre les vaches donc il n’y aura pas de lait", prévient-il.

Sur les six premiers mois de l’année, la production de lait en France a déjà diminué de 1,4%, selon la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA).