Ernst & Young 1:22
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Carole Ferry, édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
La France est attractive. Elle est le même le pays le plus attractif en 2020 pour les entreprises étrangères. Pas moins de 341 projets ont vu le jour pendant l'année, plaçant la France devant le Royaume-Uni et l'Allemagne, selon Ernst & Young. Plusieurs raisons expliquent ce succès auprès des grands groupes.
DÉCRYPTAGE

C'est un pari qui semble réussi pour Emmanuel Macron. Le président voulait renforcer l'attractivité de la France, c'est désormais chose faite. En 2020, l'Hexagone a gardé la tête du classement Ernst & Young des pays attirant le plus les investisseurs étrangers, devançant le Royaume-Uni et l'Allemagne. Sur le podium des régions les plus attractives, on trouve l'Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France. 341 projets au total. En priorité dans les secteurs de la santé, de la logistique et des services financiers.

Parmi les projets annoncés cette année, on compte le suédois Scania, qui a annoncé la création de 250 emplois dans le Maine-et-Loire avec une nouvelle chaîne de montage de camions électriques. Mais aussi le Thaïlandais Indorama, spécialisé dans la chimie, qui investit 35 millions d'euros dans la Meuse, ou encore Coca-Cola, Siemens, Ericsson ou le géant américain de la lessive Procter and Gamble.

"Un vrai savoir-faire en France"

L'industrie pharmaceutique est aussi présente et très friande du savoir-faire français. Carbogen AMCIS, un groupe pharmaceutique indien spécialisé dans les produits injectables, a ainsi annoncé 45 millions d'euros d'investissement, et 50 emplois, sur le site de Riom dans le Puy-de-Dôme. Pascal Villemagne, le PDG du groupe, explique que trois raisons l'ont motivé. La première est "géographique, car la France est à mi-chemin des grands marchés internationaux de la pharma. Ensuite, son expertise, la pharmacie française est reconnue mondialement", a fortiori dans la spécialité du groupe.

Pascal Villemagne souligne"un vrai savoir-faire en France" sur la question des produits injectables et de leur stérilisation. Le troisième élément est économique. "Très tôt temps, dans l'avant projet, on a été soutenu par les élus locaux", explique le PDG. A cela s'ajoute que le groupe a été "lauréat du plan France Relance qui nous a permis d'obtenir une subvention supplémentaire". Si ce prix est survenu après, il confirme que l'entreprise a fait le bon choix et "aide grandement dans les choix qui sont faits sur les équipements qui nous permettent d'avoir des lignes plus modulaires et d'être plus compétitifs au changement". 

Une première place précaire ? 

Même constat de qualité pour LEO pharma, un groupe danois spécialisé dans les produits injectables contre la thrombose : 40 millions investis sur trois ans et autant de prévus pour les années à venir. Une somme qui va s'accompagner de la création de 60 emplois sur son site de Vernouillet en Eure-et-Loire. Comme l'explique Karine Duquesne, directrice générale, les liens avec l'Hexagone sont aussi historiques. "La France a été la première filiale après le Danemark. C'est là où la première usine pour la thrombose s'est construite et que la qualité, le savoir-faire français a permis de donner confiance au groupe."

Elle souligne aussi le rôle de l'exécutif actuel. "La prise de conscience politique clairement énoncée ces dernières années sur l'importance de préserver son tissu industriel pharmaceutique en France, notre groupe et notre CEO y ont été sensibles. Il y a des mesures concrètes qui ont été annoncées, donc ça renforce l'attractivité", explique-t-elle, tout en appelant à une pérennisation de la dynamique pour que le pays reste concurrentiel. La première place pourrait toutefois être plus difficile à conserver en 2021. Selon l'enquête d'Ernst & Young, plus d'un dirigeant étranger sur deux prévoit de diminuer ses projets d'investissement, le temps de voir comment se passe la relance.