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Mickaël Wamen, ancien syndicaliste CGT de l’Usine Goodyear, lui-même condamné mardi, s’insurge contre les peines prononcées par la justice. 
INTERVIEW

La justice a prononcé une peine inédite pour des faits de séquestration de cadres dirigeants d’entreprise. Huit anciens salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord ont ainsi été condamnés mardi à Amiens à 24 mois de prison, dont 9 ferme. Ils avaient séquestré durant 30 heures en 2014 deux cadres dirigeants de cette entreprise promise à la fermeture. "On s’acharne sur nous. C’est plus qu’un choc, c’est un coup de massue", s’insurge au micro d’Europe 1, mardi soir Mickaël Wamen, ancien syndicaliste CGT de l’Usine Goodyear, lui-même condamné.

"La justice veut faire un exemple". L’ancien syndicaliste dénonce au passage une sanction "politique". "La justice veut faire un exemple, on est dans un contexte politique. C’est un message fort adressé à tous ceux qui veulent relever la tête", assure-t-il. "Il faut remettre tout ça dans une perspective où on a lutté pendant 7 ans pour éviter la fermeture d’un site industriel d’un grand groupe qui fait 2,5 milliards de profit par an et qui a reversé 800 millions d’euros de dividendes l’année de la fermeture".

François Hollande vivement critiqué. Mickaël Wamen a également vivement critiqué François Hollande. "Tout ça alors que François Hollande, quand il était candidat, était venu nous dire qu’il ferait tout pour éviter la fermeture de l’usine s’il était élu. Non seulement aujourd’hui l’usine est fermée, mais en plus on s’acharne sur nous", se scandalise-t-il. "Dans 99,9% des cas, quand les plaintes sont retirées, les dossiers sont classés sans suite par les Procureurs. Pourquoi dans notre cas maintient-on les poursuites ?", ajoute-t-il. Les huit salariés condamnés ont annoncé faire appel de leur condamnation.