Raymond Soubie : "dans les collectivités territoriales, le coût des fonctionnaires dérape"

  • Copié
L.H. , modifié à
L'ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy a commenté le rapport de la Cour des comptes sur le sujet, jeudi sur Europe 1.
INTERVIEW

La Cour des comptes a publié mercredi un rapport sur le coût des fonctionnaires. Si l'institution salue "des efforts notables" de l'Etat pour contenir la progression de leur masse salariale, ce n'est pas le cas de toutes les administrations. Par ailleurs, cette masse salariale - 278 milliards d'euros par an, soit près d'un quart de la dépense publique - risque de repartir à la hausse. Raymond Soubie, président des sociétés de conseil Alixio et Taddeo et ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, a décrypté ce rapport au micro de Thomas Sotto, jeudi sur Europe 1. Pour lui, "dans la fonction publique (d'Etat), ça a diminué et c'est relativement maîtrisé aujourd'hui. En revanche, dans les collectivités territoriales et les opérateurs publics de l'Etat (météo, universités, etc), ça dérape complètement".

Réforme territoriale : "ça ne sera pas suffisant". "Les collectivités territoriales ont beaucoup embauché, en partie parce qu'il y a eu des transferts de compétences, et aussi parce qu'il y a eu un gonflement 'naturel' des effectifs", a expliqué Raymond Soubie. "Il va falloir regarder l'effet de la réforme territoriale sur l'effectif des fonctionnaires territoriaux". Même si "je pense que ça ne sera pas suffisant", a-t-il ajouté.

"1,9 million de fonctionnaires en dessous de la durée légale du travail". "Il y a d'autres éléments : la durée du travail", a poursuivi Raymond Soubie. "Il y a quand même 1,9 million de fonctionnaires qui sont en dessous de la durée légale du travail". En revanche, pour lui, la garantie de l'emploi à vie des fonctionnaires n'est pas tellement un sujet. "On peut arriver à maîtriser toutes ces dépenses publiques sans revenir sur le principe de l'emploi à vie", a-t-il estimé. "Avant d'en arriver là, il y a beaucoup d'autres solutions qui peuvent être appliquées".

Pourquoi les politiques n'arrivent-ils pas à réduire la masse salariale de la fonction publique ? "Les politiques sont fascinés par les effets d'annonce", a dénoncé Raymond Soubie, "pas du tout par la gestion de leur administration. Tout simplement parce que ce n'est pas public, ça ne se voit pas, et si ça marche, ce sera au bénéfice de leurs successeurs".