Le procès de l'affaire d'espionnage chez Ikea s'est ouvert lundi. 1:10
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Marion Dubreuil, édité par Jonathan Grelier
Au matin du deuxième jour du procès de l'affaire d'espionnage chez Ikea ce mardi, un policier de 44 ans soupçonné d'avoir transmis les antécédents judiciaires de salariés à l'entreprise a été entendu. Un délégué syndical avait notamment fait l'objet d'un audit pour déterminer "les trafics et violences auxquels il se livrait peut-être".

Ce mardi marque le deuxième jour d'audience dans le procès de l'affaire dite "d'espionnage" chez l'enseigne d'ameublement Ikea. Quinze personnes comparaissent depuis lundi pour avoir possiblement collecté illicitement et divulgué de manière illégale des données personnelles d'employés de l'entreprise. Ce mardi matin, l'audience était consacrée aux infractions liées au site de Franconville, dans le Val-d'Oise, le plus grand magasin de France. Et en particulier à l'interrogatoire d'un policier de 44 ans soupçonné d'avoir transmis les antécédents judiciaires de salariés à la société au logo jaune et bleu.

22 consultations d'un fichier de police sur les salariés

Toujours en poste aujourd'hui, Laurent Hervieu travaille à l'époque des faits, en septembre 2010, au commissariat d'Ermont, à côté de Franconville. Il effectue alors 22 consultations d'un fichier de police sur des salariés d'Ikea, dont deux délégués syndicaux impliqués dans une grève qui a paralysé le site de Franconville quelques mois auparavant, en février. L'un d'eux, Adel Amara, a même fait l'objet d'un audit poussé pour déterminer "les trafics et les violences auxquels il se livre peut-être". Adel Amara se retrouve maintenant sur le banc des parties civiles.

En lien direct avec le directeur sécurité du site

A la barre, le policier assure que ses recherches étaient en lien avec une enquête pour vol aggravé au service après vente du magasin. La présidente s'étonne pourtant qu'aucune trace de cette procédure n'ait été retrouvée. "C'est parce qu'elle n'a pas abouti", assure Laurent Hervieu. Ce qui est établi, c'est que ce policier était en lien direct avec le directeur sécurité du site Ikea de Franconville. Ce dernier, qui n'est pas poursuivi, avait assuré pendant l'instruction que d'un clin d'œil ou d'une mimique, le policier lui faisait comprendre que tel ou tel salarié était connu ou non des services de police.

Laurent Hervieu encourt cinq ans de prison. La fin de l'audience est prévue le 2 avril prochain.