Prêts garantis par l'État : l'appel de Thierry Marx à faire du «cas par cas» pour les restaurateurs

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Romain Rouillard , modifié à

Le célèbre chef étoilé Thierry Marx était l'invité de l'émission "La France bouge" ce lundi sur Europe 1. Il est notamment revenu sur les difficultés, pour les restaurateurs, de rembourser les prêts garantis par l'État - octroyés pendant la crise sanitaire - dans ce contexte inflationniste.

Ils avaient permis aux secteurs particulièrement touchés par la crise du Covid-19 de garder tant bien que mal la tête hors de l'eau. Les prêts garantis par l'État (PGE) avaient notamment été octroyés aux restaurateurs, ébranlés par les divers confinements et couvre-feu, responsables d'une chute vertigineuse de leur chiffre d'affaire . Or, deux ans plus tard, entre inflation et flambée des prix de l'énergie, de nombreux établissements rencontrent des difficultés à rembourser ces prêts . D'où la nécessité de procéder à du "cas par cas" pour les restaurateurs, selon le chef étoilé Thierry Marx , également président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih).  

Il faut dire que les professionnels de la restauration subissent de plein fouet la hausse généralisée des prix. "Pour le beurre, par exemple, on a une hausse de 30 à 50% et ce qui est encore plus dur pour nos hôteliers, restaurateurs et métiers du tourisme et du divertissement, c'est l'augmentation du coût de l'énergie. Là, on est sûr des prix multipliés par huit ou dix. Certains ont vu leur facture passer de 40.000 à 120.000 euros", illustre Thierry Marx au micro d'Élisabeth Assayag ce lundi. 

Une "cellule de veille" 

Pourtant, en juillet 2021, le gouvernement annonçait la possibilité d'étaler sur dix ans le remboursement de ces PGE. Mais en pratique, cela ne résout pas vraiment le problème pour les entreprises, peu enclines à s'endetter sur un temps si long. "Cela dégrade leur notation par la Banque de France et les handicapera pour emprunter", explique Denis Le Bossé, président d'un cabinet spécialisé dans le recouvrement des créances commerciales, dans les colonnes du Figaro . C'est pourquoi Thierry Marx souhaite "faire remonter plus vite du terrain les grandes fragilités que connaissent certaines entreprises (...) avant que cela arrive au contact d'une négociation avec la banque". 

Pour y parvenir, le chef étoilé a suggéré la mise en place d'une "cellule de veille". Un dispositif qui permettrait de "remonter les bons dossiers au bon moment pour aider les personnes au bon moment". Au micro de "La France bouge", Thierry Marx a tout de même salué la bonne tenue des discussions avec le gouvernement et notamment avec Olivia Grégoire , la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme. "On a été entendus sur le fond de nos réclamations", a assuré le président de l'Umih.