Prélèvement à la source : les tergiversations du gouvernement en trois actes

Gérald Darmanin n'exclut pas un report de la réforme du prélèvement à la source.
Gérald Darmanin n'exclut pas un report de la réforme du prélèvement à la source. © FRANCOIS LO PRESTI / POOL / AFP
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François Geffrier, édité par Dylan Gamba , modifié à
Alors que Gérald Darmanin avait affirmé cette semaine que les "Français paieront leurs impôts à la source" en janvier, le ministre n'exclut désormais plus un "arrêt" de la réforme.

Avec le remplacement de Nicolas Hulot, c'est l'autre casse-tête du gouvernement en cette rentrée : le prélèvement à la source. Après les déclarations d'Emmanuel Macron cette semaine depuis la Finlande, difficile de savoir si la réforme sera bien mise en oeuvre en janvier. Samedi, c'est Gérald Darmanin qui ajoute au questionnement. Alors que le ministre des Comptes publics avait martelé que tout était prêt, il n'exclut plus, à présent, un report du prélèvement à la source. Retour en trois actes sur les tergiversations du gouvernement. 

Premier acte : "Nous ferons la réforme de l'impôt à la source"

Tout était clair mercredi dernier. Le ministre de l'Action et des Comptes publics est l'invité d'Europe 1 et il affirme : "Nous ferons la réforme de l’impôt à la source et fin janvier de l’année prochaine, les Français paieront leurs impôts à la source". "Le prélèvement à la source est un impôt qui sera simple pour les Français à partir du mois de janvier. (…) Il n'y a aucun bug administratif ou informatique." Il admet toutefois qu'Emmanuel Macron comme Edouard Philippe suivent de très près ce dossier. "C'est une grande réforme, il est normal que le président et le Premier ministre surveillent que ça se passe bien", promet-il.

Deuxième acte : Emmanuel Macron temporise et attend des "réponses précises"

En déplacement jeudi en Finlande, le chef de l'Etat a déclaré attendre "des réponses précises" avant de décider si la réforme sur le prélèvement à la source de l'impôt entrera en vigueur au 1er janvier comme prévu. "J'ai besoin d'une série de réponses très précises et d'être sûr de ce que nos concitoyens vivront le jour où on le mettra en place si on le met en place", a-t-il ajouté. "Il est normal que nous nous assurions que les détails soient bien clairs", a poursuivi le chef de l'Etat. "Si je pensais qu’il ne fallait pas faire cette réforme, j’aurais décidé il y a un an de l’abandonner. J’ai plutôt l’intention de conduire cette réforme à son terme, et j’ai demandé au ministre compétent de répondre à toutes les questions qui se posent encore, avant de donner une directive", estimait-il. 

Troisième acte : Gérald Darmanin n'exclut pas un report de la réforme

"Le doute fait avancer. Il m’arrive aussi d’avoir un doute. Mais je ne suis pas président de la République et nous choisirons ensemble collectivement l’avancée ou l’arrêt de la réforme. Le président de la république a dit qu’il avait plutôt l’intention de faire la réforme, qu’elle était bonne pour les Français. Est-ce que techniquement nous sommes prêts ? Oui, nous sommes prêts", a déclaré samedi matin Gérald Darmanin sur France Inter, laissant la voie ouverte à un report de la réforme. 

Mais attention il ne faut pas non plus surinterpréter les propos de Gérald Darmanin puisque sur 20 minutes d’interview ce matin, il y a eu une minute sur cette éventualité d’arrêter la réforme. Et 19 minutes d’explication et de défense du prélèvement à la source.