Pourquoi les fonctionnaires feront-ils grève mardi ?

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C.C avec AFP
"La fonction publique a perdu globalement 150.000 postes depuis 2007", regrettent les syndicats, qui pointent des besoins urgents notamment dans le secteur hospitalier. 

Près de 5,6 millions d'agents de la fonction publique sont appelés à faire grève mardi et manifester pour une hausse de leur pouvoir d'achat. Ils espèrent ainsi faire entendre plusieurs revendications, et appellent à :  

Dégeler leur point d'indice. Les fonctionnaires qui feront grève entendent dénoncer le gel, depuis juillet 2010, du point d'indice servant à calculer le salaire de base des fonctionnaires qui auraient perdu, "compte tenu de l'inflation, 8% de leur pouvoir d'achat", selon FO. Plusieurs manifestations sont prévues en région et à Paris, auxquelles devraient se joindre les enseignants (environ 40% des 2,4 millions d'agents de la fonction publique d'État), appelés également à se mobiliser par l'intersyndicale Snes-FSU, Snep, Snalc, FO, Sud et CGT, contre la réforme du collège.

Créer des emplois en secteur hospitalier. Outre la baisse du pouvoir d'achat, CGT, FO et Solidaires dénoncent "la perte d'emplois dans des secteurs clés de la fonction publique". Les trois syndicats réclament "des créations nettes d'emplois publics statutaires dans les très nombreux secteurs qui en ont besoin", notamment le secteur hospitalier. Ils soulignent que si des créations de postes ont été annoncées dans l'Éducation nationale et dans les secteurs de la sécurité, "la fonction publique a perdu globalement 150.000 postes depuis 2007", principalement avant 2012

Revaloriser les salaires des agents. L'accord PPCR propose de revoir d'ici à 2020 toutes les grilles de rémunération des fonctionnaires. Sans exclure un dégel du point d'indice, la ministre de la Fonction Publique, Marylise Lebranchu, a déjà prévenu que cette possible hausse ne serait "sans doute pas à la hauteur de ce que demandent les syndicats". "Ce sera à des années-lumière de ce que nous souhaitons", estime Jean-Marc Canon de la CGT.

"Il n'y aura pas de bonnes nouvelles dans les 15 jours qui viennent", a réaffirmé Marylise Lebranchu mercredi devant le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale.