«Nous souhaitons le passage au tout électrique», confirme le directeur général de la marque Renault

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Romain Rouillard

Invité d'Europe 1 matin week-end ce dimanche, Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault, est revenu sur la fin des moteurs thermiques, prévue en Europe à l'horizon 2035. Et a confirmé la volonté du groupe français d'aller vers le tout-électrique sans pour autant abandonner les solutions alternatives.

C'est une volte-face qui a en a surpris plus d'un au sein des instances européennes début mars. Alors que tout semblait finalisé après un vote favorable des États membres de l'UE le 14 février dernier, l'Allemagne a décidé de bloquer l'entrée en vigueur du texte prévoyant l'interdiction de vendre des voitures thermiques dans l'UE d'ici à 2035. Berlin souhaitait que la Commission européenne autorise également les véhicules fonctionnant aux carburants de synthèse. Ce que Bruxelles s'est engagée à faire, dans une proposition séparée, permettant ainsi aux deux parties de trouver un accord  et de valider le passage au tout-électrique dans un peu plus de dix ans. 

Une bonne nouvelle pour les constructeurs français ayant massivement investi sur cette technologie depuis de nombreuses années. À l'image de Renault . "Ce qui est rassurant, c'est que même si vous avez beaucoup de discussions, l'Europe garde quand même le cap du tout électrique et ça ne changera pas la direction prise par la plupart des constructeurs", assure Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault, invité sur Europe 1 ce dimanche. 

"On reste attentif aux solutions énergétiques alternatives" 

Au micro de Lénaïg Monier, le dirigeant a réaffirmé l'objectif premier poursuivi par la firme hexagonale : "Clairement, nous souhaitons aller au tout électrique". Une transition qui peut apparaître brutale pour certains automobilistes mais que le groupe entend accompagner. "On sait qu'il va falloir gérer une période de transition et il faut dans cette période que l'on reste attentif aux solutions énergétiques alternatives", développe Fabrice Cambolive. 

Et parmi elles, les fameux carburants de synthèses ou e-fuels , plébiscités par l'Allemagne, et produits à partir de CO2 et d'électricité. De quoi permettre l'allongement de la durée de vie des moteurs thermiques qui deviendraient alors moins polluants. Une hypothèse considérée par Renault qui soulève toutefois quelques obstacles. "C'est bien sûr quelque chose que l'on regarde, en revanche la route de l'e-fuel est encore longue, notamment sur le prix", tempère Fabrice Cambolive. Ces carburants de synthèse se révèlent en effet particulièrement coûteux à produire. "Et si une filière monte en puissance, on peut imaginer qu'elle ira en priorité au secteur aérien, car l'avion électrique, ce n'est pas pour tout de suite", expliquait à Europe 1 Arnaud Aymé spécialiste des transports au sein du cabinet SIA Partners.

Quid de l'hydrogène ?  

"On le considère donc comme une solution, mais plus comme une solution complémentaire par rapport à la solution principale qui reste le passage au tout électrique", reprend Fabrice Cambolive. Dernière option existante : le recours à l'hydrogène , déjà expérimenté par Toyota qui commercialise la Mirai, l'un des deux seuls modèles du marché utilisant cette technologie avec le Hyundai Nexo. "On travaille l'hydrogène mais plutôt sur la partie véhicules utilitaires et notamment les grands fourgons parce que ça permet d'avoir plus de places pour le réservoir", note le directeur général de la marque au losange. Des pistes que Renault compte donc explorer mais qui ne feront pas dévier le constructeur de son objectif numéro 1.