"Ma Prime Rénov" : un "gros coup de pouce" pour le secteur du bâtiment

  • Copié
Océane Herrero , modifié à
Le gouvernement a dévoilé ce lundi le nouveau barème de "Ma Prime Rénov", qui doit rendre les travaux de rénovation thermique plus abordables. Le secteur du bâtiment salue cette mesure mais souligne, par la voix du président de la Fédération du Bâtiment, Olivier Salleron, invité d'Europe 1, les insuffisances de ce barème pour les hauts revenus.
INTERVIEW

Objectif : rendre les travaux de rénovation thermique plus abordables. Le gouvernement a dévoilé ce lundi le nouveau barème de "Ma Prime Rénov". Invité au micro d’Europe 1 ce lundi, Olivier Salleron, président de la Fédération du Bâtiment, s'est félicité de cette mesure, qui doit permettre à tous les Français d’accéder à cette prime sans conditions de revenus.

"C’est un volet très important du plan de relance", a salué Olivier Salleron. Nous avons été écoutés puisque l’ensemble des foyers fiscaux ont été réintégrés au dispositif 'Ma Prime Rénov'". Le président de la Fédération du Bâtiment estime en revanche qu’un effort supplémentaire aurait pu être fait sur les barèmes, afin de mieux aider les foyers plus aisés. "Pour les foyers les plus aisés, les rénovations peuvent coûter jusqu'à 60.000 euros. Donc s’ils n’ont pas d'aides, ils vont faire le minimum et garder leur passoire thermique", explique Olivier Salleron.

Une prime élargie

Le dispositif a en outre été étendu aux copropriétaires mais aussi aux propriétaires-bailleurs, qui pourront faire rénover les biens qu’ils mettent à disposition de locataires. "Et je peux vous dire que ce n’était pas gagné", souffle Olivier Salleron. "Il a fallu batailler tout l’été."

La prime à la rénovation proposée par le gouvernement devrait être assez généreuse, puisque son montant s’échelonne de 2.000 à 20.000 euros. Le gouvernement a publié des tableaux afin que les propriétaires puissent estimer le montant de l’aide à laquelle ils ont droit. Un simulateur en ligne est également disponible pour un chiffre plus précis. "C’est très motivant, car on a tous envie d’être bien logés, surtout après la période que nous venons de vivre, marquée par le Covid-19."

Débats parlementaires à venir

Pour le gouvernement, cette prime représente un investissement de deux milliards d’euros, étalé sur deux ans. Un "gros coup de pouce" pour le secteur du bâtiment, qui émet cependant une réserve : celle-ci repose sur le calendrier de mise en œuvre de la prime, puisque celle-ci n'a pas encore été votée par le Parlement. La loi sera promulguée, si le vote se déroule sans heurt, le 1er janvier 2021. Le secteur du bâtiment craint que ce délai ne dissuade les propriétaires de réaliser devis et travaux en cette fin d’année 2020. "Il va falloir être très persuasifs envers nos clients, puisque ce sont eux qui nous font travailler. Il faudra également bien leur expliquer les contours de la prime, pour qu’ils soient dans les clous et qu’ils n’aient pas de mauvaise surprise en janvier prochain."