Luxe à prix cassé : les contrefacteurs chinois ciblent l’Europe après les sanctions américaines

Privés de leur marché américain, des fabricants chinois de contrefaçons de produits de luxe ciblent désormais l’Europe. Une campagne d’influence décomplexée envahit les réseaux sociaux, où les faux sacs Hermès ou robes Chanel se vantent d’être fabriqués dans les mêmes ateliers que les originaux. Une stratégie assumée qui inquiète les marques.
Effet collatéral des droits de douane : les fabricants chinois ont besoin d'écouler leurs marchandises. L'Europe est un marché à investir et de nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont montré que la contrefaçon de produits, essentiellement de luxe, était de plus en plus assumée.
Une opération marketing
Les marques de luxe occidentales fabriqueraient en réalité leurs produits en Chine, pour les vendre ensuite à prix d'or aux consommateurs. C'est ce qu'ont essayé de faire croire des dizaines de vidéos tournées dans des ateliers qui réussissaient à soi-disant fabriquer du luxe à la française pour 10 fois moins cher.
Faux témoignages, exemples à l'appui avec des sacs Hermès ou robes Chanel… En réalité, une belle campagne d'influence pour essayer de trouver des clients pour des produits qu'ils ne peuvent plus envoyer aux États-Unis au grand dam des vrais fabricants.
"C'est une opération marketing à destination de l'Europe, pour totalement décomplexer les consommateurs. Et ce qu'il y a de nouveau, c'est la manière dont les contrefacteurs maintenant présentent les produits, de manière décomplexée. Et surtout, diffamatoire vis-à-vis des entreprises du luxe", déplore au micro d'Europe 1 Delphine Sarfati-Sobreira, directrice générale de l'UNIFAB.
Et même si la plupart des consommateurs sont vigilants, selon une étude IFOP publiée en décembre 2024, un tiers des clients ayant acheté une contrefaçon pensaient en fait s'offrir un produit authentique.