Loi Travail : mobilisation en baisse, entre 6.500 et 45.000 manifestants à Paris

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Les syndicats manifestent de nouveau à l'occasion du retour du projet de loi à l'Assemblée, où le gouvernement a décidé de recourir au 49.3.

La loi Travail a fait son retour à l'Assemblée nationale mardi, ses opposants sont donc redescendus eux aussi dans la rue. Les syndicats opposés au texte défendu par Myriam El Khomri ont manifesté à travers toute la France mardi. Cette journée mobilisation, censée être la dernière de la saison, fut moins suivie mais ne marque pas pour autant la fin de la contestation.

Les principales informations à retenir : 

• Mardi a eu lieu la 12e et dernière journée de mobilisation contre la loi Travail

• La mobilisation est en baisse : entre 6.500 et 45.000 personnes ont manifesté à Paris, les autorités annoncent 30.000 manifestants au niveau national

• A l'Assemblée nationale, le gouvernement a décidé de recourir au 49.3

• Les syndicats préparent déjà la rentrée sociale

Nouvelle journée d’action. Les unions régionales d'Ile-de-France des syndicats opposés au projet de loi Travail ont manifesté mardi à Paris entre les places d'Italie et de la Bastille, sur un parcours validé et sécurisé par la préfecture de police de Paris pour éviter les débordements du 14 juin. Le défilé s'est élancé dans le calme vers 14h30, la tête de cortège arrivant place de la Bastille vers 15h45.

Cette douzième journée de mobilisation étant nationale, 108 rassemblements ont aussi été organisés dans la plupart des grandes villes, comme ce fut le cas à Chambéry, au Havre, à Caen ou encore à Rennes : 

Quelle mobilisation ? La CGT a annoncé 45.000 manifestants à Paris, contre entre 6.500 et 7.500 selon la préfecture de police de Paris. A titre de comparaison, ils étaient entre 15.000 et 55.000 le 28 juin et entre 20.000 et 60.000 le 23 juin. Au niveau national, les autorités ont annoncé 30.000 manifestants, les organisations syndicales n'ont pas encore publié leur décompte. 

Dans plusieurs villes, les défilés ont été aussi plus modestes que lors des précédentes journées : les manifestants étaient entre 1.000 et 1.500 à Rennes, entre 950 et 4.000 à Bordeaux, entre 1.700 et 10.000 à Toulouse, entre 800 et 2.000 à Grenoble et entre 1.900 et 15.000 à Marseille.

Une journée sans débordement. Les manifestations se sont déroulées sans accroc, y compris dans les villes où les tensions ont été les plus fortes, notamment à Rennes. A Paris, seules sept personnes ont été interpellées pour détention de "matériels non autorisés", contre 81 lors de la précédente manifestation. Une seule interpellation a été annoncée en province.

Une manifestation pour quoi faire ? Côté syndicats, l’objectif était bien entendu de faire évoluer le texte, voire d’obtenir son retrait. Mais le gouvernement avait prévenu : il ne "dénaturera pas le projet", d’autant qu’il "en est à sa quatrième version, le texte a encore bougé ces derniers jours", a déclaré lundi le ministre des Relations avec le Parlement. Manuel Valls a donc annoncé mardi vers 15h20 qu'il invoquait une nouvelle fois l'article 49-3 de la constitution, qui permet de mettre fin au débat parlementaire. 

Où en est le projet de loi Travail ? Après une première lecture mouvementée qui a obligé le gouvernement à recourir à l’article 49.3 faute de majorité, le texte est parti au Sénat où il a été voté mardi dernier. Dans une dernière tentative de conciliation, le gouvernement a bien proposé fin juin trois nouveaux amendements sur le rôle des accords de branche mais "le compte n'y est toujours pas" pour la CGT et FO. A défaut de trouver un compromis, le gouvernement a donc décidé de recourir à nouveau au 49.3 pour le retour du texte mardi à l'Assemblée. Après avoir misé sur un essoufflement de la mobilisation avec le retour des beaux jours, le gouvernement espère donc que les vacances d’été marqueront un point final.

Les syndicats préparent déjà la suite. C'est "la dernière manifestation avant l'été", a confirmé Philippe Martinez mais à une nuance près : si aucune nouvelle manifestation n’est prévue, "on va occuper l'été d'une manière ou d'une autre et la rentrée aussi, si ça ne bouge pas", a prévenu le secrétaire général de FO, avant de plaider pour "d'autres types d'actions" contre le projet de loi.