L’Irlande supprime ses pièces de 1 et 2 centimes d’euros

© FRANCOIS GUILLOT / AFP
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C.M. , modifié à
Comme six autres pays européens, l’Irlande renonce à utiliser les pièces de 1 et 2 centimes d’euros à partir du 28 octobre.

L’Irlande vient s’ajouter à la liste. Après la Belgique, le Danemark, la Finlande, la Hongrie, les Pays-Bas et la Suède, le pays a décidé de retirer de la circulation les pièces de 1 et 2 centimes d’euros comme le révèle The Guardian le 19 octobre.

Une décision économique. Si l’Irlande a pris cette décision, c’est uniquement pour des raisons économiques. Selon un rapport du plan de paiement national irlandais, la production des pièces coûte presque plus chère que la pièce en elle-même. Ainsi, la production d’un centime coûte 1,65 centime alors qu’une pièce de 2 centimes coûte 1,94 centimes à produire. Une production à perte que le pays a préféré arrêter alors qu’elle avait l’habitude de produire trois fois plus de pièces que ses voisins européens.

Une expérience concluante. C’est la ville de Wexford (Sud-Est du pays) qui a expérimenté la vie sans centimes. Avec succès. 85% des consommateurs se sont déclarés satisfait de cette suppression. Une proportion  qui monte à 100% pour les commerçants.

Un abandon sous conditions. Si l’État a l’intention de supprimer ces pièces, leur utilisation reste cependant légale. Les consommateurs seront encore libres de payer ou demander leur change exact. De plus, le paiement par carte bancaire et par chèque n’est pas affecté par ce changement puisqu’il restera au centime près.

Une inflation psychologique ? C’est la crainte numéro un des consommateurs. Puisque les prix vont être arrondis aux cinq centimes les plus proches, beaucoup ont peur d’une augmentation mécanique des prix. En 2013, la Commission européenne avait déjà réfléchi à la possibilité de supprimer ces pièces avant de se rétracter. La raison ? Que la disparition de ces pièces “ne soit source d’inflation”.

Une décision bénéfique pour certains pays. Tous les pays ayant décidés de retirer ces pièces de la circulation l’ont fait pour les mêmes raisons. Avec une réelle économie. En 2012, le Canada économisait près de 11 millions d’euros en supprimant la pièce d'un cent de dollar canadien. Aucun chiffre n’est disponible pour les pays européens mais depuis son entrée dans la zone euro en 2004 et son refus parallèle d’adopter ces centimes, la Finlande n’a jamais décidé de revenir sur cette décision.

Que Bernadette Chirac se rassure cependant. Comme l’explique Christophe Beaux, PDG de de la monnaie de Paris au Parisien, hors de question d’y toucher en France. Les pièces jaunes ont encore une longue vie devant elles.