Les vols de Royal Air Maroc toujours perturbés par des tensions sociales

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Une trentaine de vols ont été annulés le week-end dernier par la compagnie Royal Air Maroc. © PASCAL PAVANI / AFP
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avec AFP
Les passagers bloqués dans des aéroports européens ou africains ont déploré un manque d'information de la part de Royal Air Maroc.

La compagnie Ryanair n'est pas la seule touchée par un conflit entre pilotes et direction. Les liaisons de Royal Air Maroc (RAM) vers l'Europe et l'Afrique restent très perturbées, avec des vols annulés tous les jours depuis le 20 juillet en raison de tensions sociales au sein de la compagnie nationale marocaine.

Des négociations rompues avec la direction ? Ces derniers jours, des passagers, dont des familles avec enfants, ont été bloqués en attente de vol. Certains ont patienté plus de 48 heures à Bruxelles, d'autres plus de 35 heures à Amsterdam, selon des informations des médias locaux. Il n'a pas été possible d'obtenir d'informations de la RAM, au-delà de l'affichage des annulations du jour que publie le site internet de la compagnie, barré d'un bandeau rouge "tensions sociales : risques de perturbations". Selon l'Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL), les négociations avec la direction sont rompues depuis 10 jours.

Le site de la RAM annonce six vols annulés jeudi pour les liaisons avec Genève, Madrid et Paris et des "risques de perturbations" sur trois autres vols. Le week-end dernier a été particulièrement chaotique, avec près de 30 vols annulés entre samedi et lundi. 

Sous-effectif chronique. Selon les pilotes, le blocage provient d'un problème de sous-effectif chronique, avec actuellement 520 pilotes en fonction et 86 postes non pourvus. "On nous met les annulations sur le dos alors que tous les pilotes travaillent normalement et personne ne fait grève", a déclaré un membre de l'AMPL qui a requis l'anonymat. Selon lui, les pilotes qui "faisaient preuve de flexibilité par rapport aux jours off" refusent de faire des heures supplémentaires sans amélioration de leurs conditions de travail et de salaire.

Au début des négociations, le patron de la compagnie, Abdelhamid Addou, avait déploré "l'absence de volonté d'aboutir à un compromis", fustigeant une "surenchère des revendications".  Après avoir traversé une période difficile en 2011, la RAM, qui emploie environ 3.200 salariés, est revenue à l'équilibre en 2012 et s'est depuis lancée dans un vaste plan de développement sur le continent africain, avec un total de 90 destinations dans le monde.