200 tracteurs étaient réunis en milieu de journée ce jeudi place Bellecour, à Lyon 1:50
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Jean-Luc Boujon, édité par Justine Hagard
Des agriculteurs ont manifesté ce jeudi à Lyon pour exprimer leur mécontentement face à la loi EGalim. Cette loi, promulguée il y a deux ans, devait leur assurer un prix de vente "juste" dans la grande distribution afin qu'ils puissent vivre de leur production. Problème : ils sont nombreux à être en grande difficulté. Dans le même temps, un rapport pour mieux rémunérer les agriculteurs a été remis au gouvernement.

Un rapport pour mieux rémunérer les agriculteurs a été remis ce jeudi au gouvernement, avec neuf propositions imaginées par Serge Papin, l'ancien patron de Système U. Parmi elles : la fin des négociations commerciales avec la grande distribution. À la place, Serge Papin propose des contrats pluriannuels avec un prix fixe pour les matières premières. Une rémunération plus juste, donc, que devait déjà garantir la loi EGalim, une loi promulguée en octobre 2018 avec pour objectif l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire. Le texte est jugé inefficace par les agriculteurs, qui ont manifesté ce jeudi à Lyon. 

Vivre du métier d'agriculteur

200 tracteurs étaient réunis en milieu de journée place Bellecour, un spectacle impressionnant en plein centre-ville. C'est la preuve que la mobilisation du monde rural est forte dans cette région : la manifestation a rassemblé à la fois des agriculteurs du Rhône, mais aussi des départements voisins de l'Ain, de la Loire, de l'Isère ou de la Savoie. Tous réclament de pouvoir vivre de leur métier. Le mois dernier, les agriculteurs de Haute-Garonne avaient manifesté pour les mêmes raisons

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Pour cela, il faut qu'ils soient payés au juste prix, celui qui tient compte des coûts de production, explique Amaël, un jeune de 23 ans qui vient de s'installer dans les monts du Lyonnais : "Ras-le-bol ! Ça fait deux ans qu'il y a la loi EGalim. On nous promet des prix et il n'y a rien qui suit. Quand je vois un litre de lait qu'on nous achète à 36 centimes et qu'on retrouve à plus d'un euro en grande surface, la marge est énorme !"

Le rapport Papin va dans le sens des agriculteurs

Mieux réguler les rapports avec la grande distribution, c'est ce que demandent les agriculteurs. Ils estiment que le rapport Papin va dans le bon sens, comme l'explique Pascal Girin de la FDSEA : "Il est à peu près sur la même longueur d'onde que ce que l'on propose nous, c'est-à-dire que la négociation des prix se fassent bien dans la cour de la ferme entre l'agriculteur et son premier acheteur, et qu'ensuite, ce coût de production ne soit à aucun moment remis en cause par les différents intermédiaires qu'il y a entre le producteur et le consommateur".

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Ce rapport semble donc être une bonne base de travail pour les agriculteurs, qui sont restés une partie de l'après-midi sur la place Bellecour pour faire passer leur message.