Munitions d'artillerie dans le showroom des locaux de KNDS (Nexter). 1:31
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Margaux Fodéré / Crédits photo : Arthur N. Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Emmanuel Macron se rend ce jeudi à Bergerac en Dordogne pour visiter le site d’Eurenco, leader européen de la production de poudre. Depuis le début du conflit en Ukraine, le président de la République a voulu relancer la filière pour faire face à la menace et passer en mode "économie de guerre".

Depuis deux ans, l’industrie de la défense et de l’armement embauche à tour de bras. Cela coïncide avec le début de l'invasion de Ukraine : depuis, Emmanuel Macron veut relancer la filière pour faire face à la menace et passer en mode "économie de guerre". Ce jeudi, il se rend à Bergerac en Dordogne pour visiter le site d’Eurenco, leader européen de la production de poudre afin d'illustrer la mobilisation de l’industrie française de défense.

Une cinquantaine de personnes ont été recrutées en CDI dans les usines d’Arquus l’année dernière, spécialiste des véhicules militaires Et ce n’est pas tout : "On poursuit cet effort encore cette année en recrutant une dizaine de CDI, cette fois-ci plutôt sur des sujets de logistique", ajoute Chantal Dognin, directrice des Ressources Humaines chez Arquus. À Bourges, dans l’usine de KNDS France, anciennement Nexter, une centaine de personnes vont l’être cette année pour aider à produire les fameux canons Caesar.

Des temps de production plus courts

Ces embauches permettent surtout d'augmenter la cadence, explique Gabriel Massoni, porte-parole de KNDS France : "L’économie de guerre chez KNDS France, c’est produire plus et plus vite. Un canon Caesar, au début de la guerre en Ukraine, prenait à peu près 30 mois à être produit. Aujourd’hui, on en produit un tous les 15 mois. Ce qui fait qu’on a divisé par deux le temps de production d’un canon Caesar".

Au total, sur deux ans, l’entreprise a investi près de 300 millions d’euros sur fonds propres pour accompagner cette montée en compétences, avec d’importants contrats à la clé. En revanche, il faudra encore patienter pour voir des retombées sur l’économie française, prévient Renaud Bellais, co-directeur de l’observatoire de la défense à la fondation Jean Jaurès. 

"Entre le moment où on lance une impulsion et le moment où on voit cette impulsion en termes de retombées sociales et économiques, il faut compter entre un an et demi et deux ans. C’est véritablement à partir de la fin 2024 et vraisemblablement l’année 2025 qu’on verra pleinement l’impact de l’économie de guerre", indique Renaud Bellais. Un impact qui pourrait bien prendre de l’ampleur puisque la France a prévu de doubler ses dépenses militaires d’ici à 2030 par-rapport à 2019.