Le conseil d'administration d'EDF vote en faveur du projet nucléaire d'Hinkley Point

Le coût du chantier d'Hinkley Point est d'environ 18 milliards de livres, soit 21,5 milliards d'euros.
Le coût du chantier d'Hinkley Point est d'environ 18 milliards de livres, soit 21,5 milliards d'euros. © HO / EDF ENGERY / AFP
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avec AFP , modifié à
Le conseil d'administration d'EDF a voté jeudi en faveur du projet nucléaire anglais d'Hinkley Point, donnant ainsi le coup d'envoi de ce chantier controversé.

Une majorité du conseil d'administration d'EDF s'est prononcée jeudi en faveur du projet de construction d'une centrale nucléaire à Hinkley Point, en Angleterre, donnant le coup d'envoi effectif de ce chantier controversé de 18 milliards de livres (21,5 milliards d'euros), a-t-on appris de source proche du dossier.

Dix administrateurs pour, sept contre. Sur un conseil ramené à 17 membres à la suite de la démission d'un administrateur hostile à Hinkley Point, dix administrateurs ont voté pour et sept contre, a précisé cette source. Parmi les opposants au projet figurent les six administrateurs salariés ainsi que l'administratrice indépendante Laurence Parisot, vice-présidente du directoire du groupe Ifop, selon la même source. 

Entrée en service à partir de 2025. Le conseil d'administration, réuni depuis 14h30, devait statuer sur la décision finale d'investissement qui autorise le PDG Jean-Bernard Lévy à signer les principaux contrats qui lieront EDF au gouvernement britannique, à son partenaire chinois CGN et à leurs fournisseurs. Un feu vert requérait la majorité des votants, et cette étape marque le coup d'envoi de la construction des deux réacteurs EPR projetés à Hinkley Point, qui doivent entrer en service à partir de 2025.

Les six administrateurs salariés avaient fait savoir qu'ils s'opposeraient à ce projet dont le poids financier pourrait, selon eux, menacer la viabilité du groupe détenu à près de 85% par l'Etat. Il était attendu que les représentants de l'Etat votent pour, l'incertitude portant sur les administrateurs indépendants. Toutefois, quelques heures avant le début de la réunion, un administrateur proposé par l'Etat, Gérard Magnin, avait démissionné en raison de son désaccord avec Hinkley Point et la stratégie résolument pro-atome d'EDF, au détriment selon lui de la transition énergétique.

Mais pour le groupe comme pour l'Etat, le projet est incontournable pour le maintien du savoir-faire et de la crédibilité de la filière nucléaire tricolore, en pleine refonte. Londres est un autre fervent partisan d'Hinkley Point, au coeur de sa stratégie énergétique, et l'annonce du Brexit n'a pas changé la donne.