Laurent Berger veut que le gouvernement mette la pression sur Bridgestone. 3:27
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Antoine Terrel , modifié à
Invité mardi d'Europe 1, le patron de la CFDT Laurent Berger a fustigé l'annonce par Bridgestone de la fermeture de son usine de pneus de Béthune. "C'est une forme de bras d'honneur", a-t-il dénoncé. 
INTERVIEW

"C'est une forme de bras d'honneur de la part de la direction". Au lendemain de la réunion de crise qui s'est tenue à Béthune entre la direction de Bridgestone, les responsables syndicaux et des membres du gouvernement, Laurent Berger était l'invité mardi d'Europe 1. l'occasion pour le secrétaire général de la CFDT de dénoncer avec force la décision de Bridgestone de fermer son usine de pneus. Avant d'appeler à "tordre le bras" du géant japonais pour le pousser notamment à s'engager sur la réindustrialisation du site. 

Au micro de Sonia Mabrouk, Laurent Berger dit ressentir de la "colère. Selon le leader syndical, "il faut contraindre Bridgestone à avoir une attitude responsable", en faisant en sorte "qu'ils investissent sur le maintien d'une activité industrielle sur le site et des conditions d'accompagnement des salariés qui soient correctes". 

"Une forme d'impuissance collective"

Mais pour Laurent Berger, qui estime que Brigestone a "organisé la fuite de son activité", l'enjeu est de se doter d'une législation "qui permette de demander des comptes à l'entreprise, y compris en reversant les aides publiques votées par l'Etat". "Il faut qu'on soit un peu moins naïf", réclame-t-il. Car pour l'instant, rappelle le patron de la CFDT, "on n'a pas le cadre législatif pour le faire". Et de regretter : "Les leviers sont insuffisants". 

Dans le dossier Bridgestone, "il y a une forme d'impuissance collective", déplore encore Laurent Berger, même si les collectivités territoriales et l'Etat "vont pouvoir peser pour que Bridgestone assume une part de responsabilité sur le site". C'est pourquoi, "il faut tordre le bras" du géant du pneumatique, et "les obliger à mettre de l'argent sur la table sur la réindustrialisation du site". 

"Il y a eu une naïveté de l'Etat autour des aides publiques", poursuit Laurent Berger. "Si on ne dit pas qu'il faut qu'on ait un contrôle sur l'utilisation de ces aides publiques, ça ne marchera pas".