La jeunesse divisée sur le projet de loi El Khomri révisé

Alexandre Leroy William Martinet Fage Unef
Alexandre Leroy (Fage, à gauche) et William Martinet (Unef, à droite) ne sont pas d'accord sur les suites à donner à la mobilisation. © PATRICK KOVARIK / AFP
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Margaux Baralon et Virginie Salmen
CONTESTATION - La réécriture du texte par l'exécutif a convaincu les syndicats étudiants réformistes mais l'Unef appelle encore et toujours au retrait total de la réforme.

L'Elysée et Matignon y avaient fait bien attention. La nouvelle mouture de la réforme du travail devait comprendre plusieurs mesures en faveur de la jeunesse afin de désamorcer la contestation étudiante et lycéenne. Résultat : l'allongement du temps de travail des apprentis sans autorisation a disparu du projet de loi. Et l'extension de la "garantie jeunes", dispositif d'accompagnement renforcé pour les 18-25 ans qui ne sont ni en étude, ni en formation, ni en emploi, y a été inscrite.

"Retrait sans conditions". Suffisant pour éteindre l'incendie ? Pas vraiment. L'Union nationale des étudiants de France (Unef), première organisation syndicale étudiante, demande encore et toujours le retrait total du projet de loi. "On appelle les jeunes à continuer cette mobilisation", a déclaré le président de l'Unef, William Martinet, dans un communiqué. Une nouvelle journée d'action est prévue jeudi 17 mars "pour exiger le retrait sans conditions de ce projet de loi régressif". Quant à la colère des syndicats lycéens, qui n'ont pas été reçus lundi à Matignon, elle est toujours intacte.

"Tout à fait politicard". Mais le son de cloche est très différent à la Fage. Le syndicat réformiste a l'impression d'avoir remporté une victoire avec l'extension de la "garantie jeunes". "Je n'irai pas dans la rue dire à 90.000 jeunes en galère totale depuis des mois, voire des années, que je jette à la poubelle un projet de loi qui va créer probablement la plus grande avancée sociale à destination de ce public-là", a expliqué Alexandre Leroy au micro d'Europe 1. "Appeler au retrait total de ce texte, en l'état actuel, c'est soit tout à fait jusqu'au-boutiste, soit tout à fait politicard."

Deux jours décisifs. Les deux jours qui viennent vont donc être décisifs. Avant la journée d'action prévue jeudi, les étudiants vont examiner le nouveau texte dans des assemblées générales. Il est fort à parier que les responsables politiques observeront les amphithéâtres de très près pour voir si la réécriture en aura dissuadé certains de retourner battre le pavé.