La crise grecque fait déprimer les Bourses

29.06.Bourse.finance.Nikkei.TORU YAMANAKA AFP.1280.640
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Faute d’accord, un défaut de paiement d’Athènes n’est plus à exclure. Les marchés anticipent déjà un tel scenario, faisant chuter les Bourses.

Les négociations entre Athènes et ses créanciers se sont un peu plus détériorées ce week-end, avec l’annonce surprise d’un référendum en Grèce et le refus de ses créanciers de lui accorder un nouveau délai pour poursuivre les négociations. Anticipant le pire, les investisseurs tentent donc de retirer leurs billes, provoquant une chute brutale des indices boursiers lundi matin. Tous les autres indicateurs financiers sont aussi dans le rouge.

Aucune place boursière n’est épargnée. Le réveil est brutal : à l’ouverture des cotations lundi matin, toutes les places boursières étaient dans le rouge. Tokyo a ainsi clôturé en baisse de 2,9% et Shanghaï a perdu 3,3%. Une heure après son ouverture, la Bourse de Paris perdait 3,5%, tout comme Francfort (-3,17%) et Londres (-1,7%). Sans surprise, les Bourses des pays d’Europe du Sud, perçues comme moins solides, sont celles qui souffraient le plus : Milan dévissait de 3,8%, Madrid de 3,8% et Lisbonne de 4%. Quant à la Bourse d’Athènes, le gouvernement grec a préféré prévenir que guérir et a annoncé qu’elle resterait fermée jusqu’au 6 juillet.

Mais pourquoi les Bourses dévissent-elles ? Parce qu’en Bourse, les investisseurs se livrent une bataille acharnée pour anticiper le plus possible les évènements à venir. Tablant sur un échec des négociations, les marchés redoutent un ralentissement de l’économie européenne et donc de moins bons résultats des entreprises du Vieux continent. Ils vendent donc les actions de ces firmes, provoquant un déséquilibre entre l’offre et la demande et in fine une baisse des indices boursiers.

La spéculation sur les taux d’emprunt repart. Cet accès de fébrilité ne se limite pas qu’aux seuls indices boursiers. Un défaut de paiement grec aurait également un impact sur les taux d’intérêt auxquels les Etats européens empruntent de l’argent pour boucler leurs fins de mois. Et comme lors des précédents épisodes de la crise de la dette, les investisseurs délaissent les pays considérés comme risqués et affluent vers les pays perçus comme plus stables. Résultat, les taux d’emprunt proposés à l’Allemagne ont reculé, tandis que ceux proposés au pays du Sud de l’Europe ont sensiblement augmenté. C’est évidemment du côté des obligations grecques que la hausse est la plus sensible : Athènes emprunte désormais à 12,43% sur dix ans, contre 1,21% pour la France et l’0,82% pour l’Allemagne, perçue comme le meilleur élève de la zone.

Le cours de l’euro malmené. Dernière conséquence de cette inquiétude généralisée parmi les marchés : le cours de la monnaie européenne a commencé à reculer par rapport au dollar et au yen. En effet, un défaut de paiement grec montrerait que l’euro n’est pas si stable et solide que cela, incitant les investisseurs à convertir leurs euros en dollars, en yen japonais ou encore en franc suisse. Résultat, beaucoup d’euros à vendre et une forte demande pour les monnaies considérées comme des valeurs-refuges.

Ainsi, alors qu’un euro valait 138 yens vendredi soir, il n’en valait plus que 134 yens lundi matin. De même, alors qu’un euro permettait d’acheter 1,11 dollar en fin de semaine dernière, il s’échangeait à 1,09 dollar lundi matin.