La cotation au marché du porc breton reprendra mardi

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avec AFP , modifié à
Le marché du porc breton, bloqué depuis une semaine, reprendra mardi sans les deux principaux acheteurs que sont Bigard et Cooperl. 

La réunion n'a pas mis fin à la crise de la filière porcine mais elle a permis de dégager quelques pistes. C'est tout du moins ce qu'a annoncé Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, à l'issue de la table ronde organisée lundi après-midi avec les acteurs de la filière porcine. Depuis le 10 août, deux industriels ont engagé un bras de fer avec les éleveurs en refusant le prix d'achat de 1,40 euro le kilo préconisé par le gouvernement. 

Les cotations de retour mardi. La cotation reprendra à partir de mardi sans les deux principaux acheteurs que sont Bigard et Cooperl, a annoncé Daniel Picard, président du marché du porc breton (MPB). "J'avais mandat aujourd'hui d'annoncer que le marché se tiendrait demain mardi, à l'heure normale c'est-à-dire 11 heures. Par contre, sans être satisfait, car à l'heure où l'on vous parle Cooperl et Bigard ne reviennent pas", a-t-il déclaré à l'issue de la réunion.

"Nous affecterons les quotas de Cooperl et Bigard et nous verrons bien. Notre problème était que d'autres s'étaient déjà proposés pour nous faire un prix. Il n'en était pas question. Nous restons, et nous tenons à faire ce marché" qui est la "meilleure protection pour tous les éleveurs", a-t-il poursuivi.

À l'origine du bras de fer. Les deux principaux industriels, Bigard et Cooperl, qui refusent le prix d'achat à 1,40 euro le kilo de porc, ne participent plus au marché du porc breton (MPB) depuis deux semaines. 

Mais comme ils représentent 30% des achats sur ce marché, leur absence avait empêché les transactions de se dérouler normalement. Ils avaient aussi décidé de ne pas pas participer à la réunion de lundi. 

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© FRED TANNEAU/AFP

Quid du 1,40 euro le kilo de porc ? Le prix du kilo de porc est un véritable objet de discorde entre éleveurs et industriels. Bigard et Cooperl n'acceptent en effet pas la préconisation du gouvernement faite en juin de le fixer à 1,40 euro. Ce prix est, selon leur argumentaire, trop élevé par rapport à ceux pratiqués en Allemagne ou en Espagne. Sur le marché européen, déstabilisé par l'embargo russe depuis plus d'un an, l'Allemagne propose ainsi du porc moins cher de 28 centimes au kilo par rapport au cours français, et les Pays-Bas 38 centimes moins cher, selon la Cooperl, leader en France sur le marché du porc et qui exporte 35% de sa production.

Cooperl et Bigard rencontreront le ministre de l'Agriculture, mardi et mercredi respectivement, "afin d'aborder des questions de court terme, dont celle de l'exportation, mais aussi les perspectives pour ces deux entreprises majeures dans le domaine du porc", selon le ministère.

Daniel Picart, président du MPB, a admis que "la mécanique du marché peut faire descendre le prix en dessous de 1,40 euro". "Le règlement du marché va nous donner une barre de retrait qui nous servira à démarrer la cotation et on verra en fonction des enchères quelle barre, quel seuil ou quel prix on va obtenir", a-t-il expliqué.
Descendre sous la barre de 1,40 euro "n'est ni le souhait du marché, ni le souhait des personnes autour de la table aujourd'hui, donc je ne pense pas que ce seuil soit percé par le bas", a-t-il estimé.

Faire évoluer le système de fixation du prix. "Un certain nombre de discussions vont s'engager, dès la semaine prochaine pour la mise en place d'une évolution du système de fixation du prix, notamment par l'adaptation partielle du fonctionnement du marché du porc breton", a déclaré de son côté Guillaume Roué de l'Inaporc, qui espère ainsi des "relations un peu plus sereines entre les différents maillons de la filière".