cuisinistes souffrent de la crise strasbourg catem 1:18
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Mélina Facchin, édité par Ophélie Artaud
Particuliers et professionnels subissent en ce moment les conséquences de la crise. Du côté des cuisinistes, par exemple, les difficultés pour obtenir des pièces détachées ou encore les délais de livraison se répercutent sur les ventes et leur chiffre d'affaires. Europe 1 est allé à la rencontre des gérants d'une entreprise familiale strasbourgeoise.

L’inflation, la guerre en Ukraine, les hausses des prix des matières premières… De très nombreux particuliers et professionnels subissent en ce moment les lourdes conséquences de la crise que nous traversons tous. Les fournisseurs peinent à honorer toutes les commandes, les délais de livraison s’allongent, les factures gonflent en conséquence et certains clients renoncent à leurs achats. Les cuisinistes, par exemple, paient un lourd tribut. 

Plusieurs mois pour obtenir une pièce détachée

Dans leur petite entreprise familiale Catem, qui vend des cuisines professionnelles, Sophie et Julien Kocher sont frappés de plein fouet par l’inflation. Le plus compliqué, c’est de trouver des pièces détachées auprès de leurs fournisseurs : "Par exemple, sur une machine à laver, aujourd’hui la pompe a un délai de livraison de trois mois, délai non confirmé", soupire la gérante. "Alors que d’habitude le lendemain, ou au plus tard deux jours après, on l’a".

Et face à la raréfaction des matières premières, les fournisseurs augmentent aussi leurs tarifs. Des hausses de prix que Catem est obligé de répercuter sur ses clients : le prix des cuisines a augmenté de 20% environ en quelques mois.

Trois mois d’attente contre trois semaines pour avoir sa cuisine

Tous ces problèmes font forcément effet boule de neige. Les délais de livraison des cuisines s’allongent. "En temps normal, pour avoir une cuisine, nos clients doivent attendre deux ou trois semaines" explique Sophie. "Alors que là, on se retrouve sur des délais minimums de l’ordre de trois mois". Résultat : le carnet de commande de Catem se vide peu à peu.

 

Certains clients ne peuvent pas se permettre d’attendre aussi longtemps : "On en a perdu quelques-uns" admet Julien. "Parce qu’un client qui a besoin d’un four, il en aura besoin tout de suite. Mais le souci, même s’il va chez un autre confrère, c’est que nous sommes tous confrontés au même problème", conclut le jeune homme.

Préserver les salariés à tout prix

Malgré ces difficultés, Sophie et Julien ont tenu à augmenter l’un de leurs trois salariés, leur technicien, comme ils le lui avaient promis. Une hausse de salaire de 300 euros nets par mois. "On essayera toujours de faire le maximum pour nos salariés" assure Sophie. "Mais c’est sûr qu’on se mettra alors nous-mêmes de côté pour qu’eux aient des conditions de travail souhaitables". Quitte donc à revoir leurs propres salaires à la baisse, en attendant et en espérant des jours meilleurs.