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Carole Ferry, édité par Gauthier Delomez avec AFP
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire va présenter le budget 2022 de la France ce mercredi en conseil des ministres. Un budget en hausse de onze milliards d'euros, notamment en direction des missions régaliennes de l'État. Le gouvernement table sur une croissance de 6% cette année et veut capitaliser sur la reprise économique.
DÉCRYPTAGE

C'est un budget attendu à quelques mois de l'élection présidentielle. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire va présenter le projet de loi de finances 2022 ce mercredi en conseil des ministres. Forte hausse des dépenses, reprise économique, dette publique, plan d'investissement, ministères à la fête... Autant d'éléments que devrait contenir ce dernier budget du quinquennat Macron. Le gouvernement table en effet sur une croissance de 6% cette année et 4% l'an prochain. Pour consolider la reprise économique après la crise sanitaire, ce projet de loi finances entérine le quoiqu'il en coûte sans toutefois reléguer le carnet de chèques au placard.

Les ministères régaliens à la fête

Le dernier budget de l'État va augmenter de plus de onze milliards d'euros pour atteindre près de 300 milliards au total. Parmi les ministères les mieux servis, celui des Armées avec 1,7 milliard d'euros supplémentaires, comme celui de l'Éducation nationale. Cette dernière hausse inclut la revalorisation du salaire des enseignants en janvier : 57 euros net par mois en début de carrière et 29 euros en milieu de carrière. Enfin, le budget du ministère de l'Intérieur va augmenter de 1,5 milliard d'euros, dont un tiers sera destiné aux mesures du Beauvau de la sécurité.

Des investissements massifs

Par ailleurs, le président Emmanuel Macron a promis plus d'un milliard d'euros à Marseille, un plan d'investissement pour 2030 (estimé à 30 milliards d'euros) et un revenu d'engagement pour les jeunes (environ deux milliards par an). Ces deux dernières mesures phares n'ont pas encore été arbitrées par l'exécutif. Il s'agit dans tous les cas de promesses de grande ampleur faites à quelques mois de l'élection présidentielle, analyse le député LR Gilles Carrez, ancien président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale.

"Dans ce budget, seule une toute petite partie de ces dépenses supplémentaires seront inscrites", explique le député. "Emmanuel Macron a sorti un carnet de chèques qui n'est plus lié au Covid-19. C'est un carnet électoral avec des promesses qu'il ne va pas financer lui-même, mais qui devra l'être ensuite", affirme Gilles Carrez sur Europe 1.

Le même calendrier des baisses d'impôts

Aussi dans le budget 2022, le gouvernement maintient le calendrier des baisses d'impôts décidées avant la crise, mais ne souhaite prendre aucune nouvelle mesure fiscale. Les 20% de ménages les plus aisés verront ainsi leur taxe d'habitation encore réduite l'an prochain, après une première étape en 2021. Déjà supprimée totalement pour 80% des ménages, elle le sera pour tous les contribuables en 2023. De même, l'impôt sur les sociétés passera à 25% pour toutes les entreprises, dernière marche d'une réforme engagée en 2018, dans le but d'améliorer leur compétitivité.

Une dette publique à 114% du PIB

Enfin, le gouvernement espère également surfer sur la reprise économique pour réduire le déficit. Celui-ci devrait se résorber un peu plus qu'anticipé. Selon les prévisions de Bercy, il devrait passer de 9,2% du PIB en 2020, à 8,4% cette année, puis 4,8% en 2022 (contre 5,3% attendu auparavant). En conséquence, le ratio de dette publique par rapport au PIB devrait lui aussi s'infléchir, à 114% en 2022. Un niveau encore très élevé pour l'économie française qui résulte de la politique du "quoi qu'il en coûte" d'Emmanuel Macron.