Beauvau de la sécurité : ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel Macron

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Emmanuel Macron a présenté les grandes mesures contenues dans le Beauvau de la sécurité depuis Roubaix © Ludovic MARIN / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Emmanuel Macron s'exprimait ce mardi depuis Roubaix (Nord), où il a présenté les conclusions du Beauvau de la sécurité. Le chef de l'Etat a annoncé un plan d'investissement dans les forces l'ordre mais aussi la simplification des procédures policières et judiciaires. Une nouvelle instance de contrôle va également voir le jour.

Emmanuel Macron s'est exprimé ce mardi depuis Roubaix (Nord) pour présenter les conclusions du Beauvau de la sécurité. Le chef de l'Etat a détaillé l'ensemble des mesures destinées à améliorer le fonctionnement des forces de police et de gendarmerie, ainsi que celui de la justice. Le locataire de l'Elysée a dévoilé des mesures de simplification des procédures judiciaires et policières, l'augmentation du budget du ministère de l'Intérieur ainsi que la création d'une délégation parlementaire de contrôle des forces de l'ordre.

Simplification des procédures

Devant un parterre de fonctionnaires de police, Emmanuel Macron a annoncé vouloir simplifier la procédure pénale. Le chef de l'Etat a également déclaré qu'il souhaitait une "simplification drastique" de la conduite des enquêtes, une réforme qui devra être précisée dans le cadre des Etats généraux de la justice, dont l'ouverture est prévue prochainement. 

Il faut "repenser les grands équilibres de la procédure pénale", a ajouté le chef de l'Etat, en demandant au Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti de lui proposer "d'ici trois mois", "des mesures très concrètes". Emmanuel Macron a également annoncé la mise en place d'une procédure pénale numérique. Le dépôt de plainte en ligne sera ainsi mis en place à partir de 2023.

Pour simplifier les procédures et désengorger les commissariats, Emmanuel Macron a annoncé la suppression des rappels à la loi, dont il a dénoncé l'inefficacité. Emmanuel Macron a également vanté l'efficacité des amendes forfaitaires pour usage de stupéfiant, dont il veut s'inspirer pour créer une nouvelle amende pénale forfaitaire pour lutter contre les occupations illicites des halls d'immeubles et de certains terrains communaux.

Création d'une délégation parlementaire

Pour répondre aux critiques visant l'IGPN, Emmanuel Macron a également annoncé la création d'une délégation parlementaire chargée de contrôler de l'extérieur et de manière indépendante les actions de la police, confirmant une information dévoilée par Europe 1 lundi. Cette nouvelle délégation parlementaire sera constituée de députés et de sénateurs, spécialisés sur ces questions de manière permanente.

L'IGPN, quant à elle, n'est pas supprimée. Ses rapports, en revanche, seront "rendus publics". "Nous devons tendre à l'irréprochabilité (...) Quand il y a des fautes, elles doivent être sanctionnées, quand on aime nos forces de l'ordre, on ne leur passe pas tout", a souligné le chef de l'Etat.

Doublement de la présence policière sur dix ans

Le chef de l'Etat a par ailleurs confirmé l'élaboration d'une loi de programmation et d'orientation pour la sécurité intérieure (Lopsi), qui sera présentée début 2022. Le budget du ministère de l'Intérieur sera augmenté de 1,5 milliards d'euros en 2022. Sur ce total, 500 millions d'euros seront dédiés à la mise en place des mesures décidées à l'issue du Beauvau de la sécurité.

Le président de la République a notamment annoncé vouloir "doubler en dix ans" la présence de policiers et gendarmes sur le terrain.

Les caméras piétons, elles, vont être généralisées. "Nous n'avons rien à perdre avec la transparence", a déclaré Emmanuel Macron, qui a expliqué que l'objectif était d'équiper toutes les patrouille d'au moins une caméra piéton. Les véhicules, eux, seront équipés en caméras embarquées à l'horizon 2023.

Refonte du maintien de l'ordre

Emmanuel Macron a également annoncé la mise en place d'un "centre de formation" sur le maintien de l'ordre pour les policiers, dont l'action a été critiquée lors des manifestations, notamment pendant le mouvement des "gilets jaunes". Ce centre, basé en région parisienne, sera à l'image de celui existant déjà pour les gendarmes à Saint-Astier (Dordogne), a précisé le chef de l'Etat.

Un nouvel uniforme 

Les policiers auront par ailleurs un nouveau "polo modernisé" et un calot au lieu de la casquette à partir du premier trimestre 2022, a annoncé mardi le président à Roubaix. Ce nouvel uniforme de la police nationale, dont Europe 1 vous révèle à quoi il va ressembler, sera fabriqué en France et élaboré après un appel aux écoles de mode et de design.

Cela fait partie "de la considération que nous vous devons," a dit le chef de l'Etat en conclusion du "Beauvau de la sécurité".