Grève à la SNCF : pourquoi le groupe reste dépendant des subventions publiques
Alors que la grève à la SNCF a débuté ce lundi, les perturbations devraient s'intensifier d'ici jeudi, au grand dam des voyageurs. Une colère d’autant plus compréhensible que le groupe ferroviaire, toujours largement subventionné par l’État malgré ses bénéfices récents, pèse lourd sur les finances publiques.
Avec la grève qui a débuté ce lundi à la SNCF, les perturbations devraient monter crescendo d'ici jeudi. Le sujet a de quoi agacer les voyageurs. Un agacement d'autant plus légitime que la SNCF, même si elle dégage des bénéfices depuis la sortie de la crise Covid, coûte cher aux contribuables français.
Une facture salée pour les finances publiques
Loin d'être autonome financièrement, le groupe ferroviaire, dont l'État est actionnaire à 100 %, est un gros consommateur de subventions publiques.
"Certains trains ne sont pas rentables et perdent de l'argent comme les trains régionaux, les trains du quotidien. Mais c'était aussi parce qu'on a décidé de faire des billets pas chers. Pour inciter les gens à reprendre leur voiture, chaque année les régions françaises vont donner trois milliards d'euros. Quand vous construisez une nouvelle ligne, l'État donne de l'argent. Ça peut être un milliard par an pour l'État et à peu près la même chose pour les collectivités", explique Patricia Pérennes, économiste spécialiste des transports.
L'État verse également un peu plus de 3 milliards d'euros par an de subventions d'équilibre pour les caisses de retraite des salariés du groupe. Enfin, dans le cadre de la réforme du système ferroviaire de 2018, l'État a repris la dette de SNCF réseau pour un coût de 35 milliards d'euros. Chaque année, les intérêts de cette dette lui coûtent plusieurs centaines de millions d'euros.