General Electric a annoncé mardi la suppression d'un millier d'emplois en France. 1:52
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Arthur Helmbacher, édité par Grégoire Duhourcau avec Emmanuel Duteil et AFP , modifié à
Alors que 792 emplois sont menacés à Belfort, les salariés de General Electric réfléchissent à des solutions. Selon eux, leur industrie n'est pas morte et peut se réinventer, notamment dans le secteur de l'aviation.
ON DÉCRYPTE

Les salariés de General Electric (GE) à Belfort sont sous le choc. Ils sont les premiers touchés par l'annonce du géant américain mardi, qui va supprimer 1.044 postes en France, dont 792 à Belfort. Les organisation syndicales sont décidées à ne pas se laisser faire et appellent le gouvernement à "stopper" le "carnage". Cette décision "n'a d'autre but que de délocaliser l'activité hors de France", a déploré Philippe Petitcolin (CFE-CGC) lors d'une conférence de presse de l'intersyndicale à Belfort.

Emmanuel Macron a tenu à rappeler GE à ses engagements, à savoir la création d'un millier d'emplois en France, pris lors de son rachat de la branche énergie d'Alstom en 2015 : "Nous serons extrêmement vigilants pour que tous les engagements qui ont été pris par GE soient tenus." Le chef de l'État a par ailleurs promis "la mobilisation de tout le gouvernement pour que toutes les solutions soient trouvées".

Le Maire appelle GE à maintenir "ses emplois en France" et à se réinventer

La semaine dernière, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire encourageait quant à lui General Electric à maintenir "ses emplois en France" mais également à se réinventer "sur la base des énergies renouvelables, notamment l'éolien offshore" car "il n'y a pas de débouchés" en ce qui concerne les turbines à gaz.

Des propos que les salariés de GE ont eu du mal à digérer. Assurant que le site de Belfort allait produire 7 à 9 turbines cette année, soit l'équivalent de "4 à 5 centrales nucléaires", Philippe Petitcolin a jugé "choquant et inacceptable qu'un ministre de l'industrie français relaie des informations trompeuses avec des conséquences aussi dramatiques pour les salariés de GE" et "la filière énergétique française".

Les représentants du personnel sont dans une logique de proposition et estiment de leur côté que l'avenir du site peut se situer dans le secteur de l'aviation. Pour le coût du plan social annoncé par GE, ils imaginent plutôt un investissement et la sauvegarde de 300 à 400 emplois. "Les turbines à gaz sont issues de la technologies de moteurs d'avions. Ce sont des ingénieurs aviation qui les ont conçues. Nous sommes tout à fait capables de travailler sur ces sujets-là car ce sont des technologies de haute pointe qui ne sont réalisées que dans la turbine à gaz et moteur d'avion", précise Philippe Petitcolin au micro d'Europe 1.

"Au lieu de dépenser 80 ou 100 millions pour liquider des personnes, mettez les pour créer du business"

Le leader syndical assure que "les usines sont prêtes" et que "le parc machine peut être modifié". "Avec un faible investissement", il serait possible, selon lui, de "sauvegarder plusieurs centaines d'emplois" : "Au lieu de dépenser 80 ou 100 millions pour liquider des personnes, mettez 80 ou 100 millions pour créer du business, faire du pognon et sauvegarder les emplois à Belfort."

Damien Meslot, maire de Belfort, est du même avis. Mardi soir sur Europe 1, il a jugé "la piste de l'aéronautique, en plein boom", comme étant une option "sérieuse" : "On a la compétence pour fabriquer des pièces sur le site de Belfort. L'État a les moyens de pousser des groupes aéronautiques pour qu'ils implantent leurs activités industrielles à Belfort plutôt que dans des pays low-cost."

Philippe Petitcolin ajoute "qu'il y a des compétences clés" sur le site de Belfort "qui pourraient être utilisées". Des compétences qui pourraient intéresser d'autres employeurs de la région. Selon nos certaines sources, Alstom pourrait se montrer intéresser dans le cadre du développement du TGV du futur.