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Barthélémy Philippe // crédit photo : Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
L'année de 2022 a battu un record en termes de fiscalité, au point que les recettes de l'État ont atteint 451 milliards d'euros, selon le rapport annuel de la Direction générale des finances publiques. Comment donc expliquer cette croissance considérable alors que l'inflation a largement impacté le pays ?

La France a atteint un record fiscal pour l'année 2022 avec 451 milliards d'euros de recettes, comme l'informe le rapport annuel de la Direction générale des finances publiques. L'État est parvenu à augmenter ses recettes de 12% sur un an, ce qui surpasse par exemple le budget militaire de la France sur toute la période 2024-2030. 

Comment donc expliquer une telle croissance ? C'est avec le premier impôt de France, la TVA, que 171 milliards d'euros ont pu être collectés, ce qui équivaut à 20 milliards d'euros de plus que l'année passée. Vient ensuite l'impôt sur le revenu, qui a rapporté 110 milliards d'euros, contre 100 milliards un an plus tôt.

Inflation et distribution des revenus

Pour Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE), cette tendance est liée à un fort contexte inflationniste. "L’inflation a pu jouer un rôle, impacter positivement les rentrées fiscales. Mais c’est surtout lié, potentiellement, à la distribution des revenus. Si les revenus des tranches supérieures ont augmenté plus vite que les autres, alors vous pouvez avoir eu des rentrées fiscales importantes", analyse-t-il. "Or, effectivement, il y a eu des revenus qui ont augmenté, il y a eu des hausses de salaires qui ont été assez significatives."

Or, le revers de la médaille est que le niveau des prélèvements obligatoires explose à 45% du produit intérieur brut, ce qui a rarement été vu auparavant. Résultat des courses, les 50 milliards de baisses d’impôts du premier quinquennat Macron passent presque inaperçus. Selon un récent sondage, près d’un Français sur deux (42%) estime qu’ils ont augmenté depuis 2017. Contre 28% qui pensent le contraire.