La construction de l'EPR de Flamanville et la part du nucléaire : les défis d'EDF

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Emmanuel Duteil, édité par Ariel Guez

Le gouvernement réfléchit à un plan énergétique "0% nucléaire" et l'EPR de Flamanville, toujours en construction, devrait ouvrir, au mieux, avec dix ans de retard : dans les années à venir, les défis ne manquent pas pour le premier producteur d’électricité en France.

Si le groupe Électricité de France (EDF), fournira "l'ensemble des sites de Paris 2024 en énergies renouvelables", tout n'est pour autant pas rose du côté du premier fournisseur d'électricité en Europe. Plusieurs points sont à revoir sur sa copie dans les prochaines années, notamment autour de la construction de nouvelles centrales nucléaires en France, dont celle de Flamanville. 

L'EPR de Flamanville, point noir d'EDF

Car pour EDF, le principal défi reste l'ouverture, enfin, l'EPR de Flamanville en Normandie. Cette centrale de nouvelle génération enchaîne les déboires, avec notamment des soudures très compliquées à refaire. Au mieux, l'EPR ouvrira en 2023... avec dix ans de retard et une facture multipliée par près de quatre. Une mauvaise gestion qui jette le doute sur la capacité du géant groupe français à gérer de tels chantiers. 

Retards et surcoûts sont aussi à l'ordre du jour du gigantesque chantier d'EPR au Royaume-Uni. Mais le gouvernement a tapé du point sur la table. "Il n'est pas acceptable que l'une des filières les plus prestigieuses et les plus stratégiques pour notre pays connaisse autant de difficultés", déclarait le ministre de l'Économie Bruno le Maire en octobre 2019.

Se détacher du nucléaire ?

Il faut un plan clair, selon l’exécutif, pour relancer la filière nucléaire, sans quoi pas question de réfléchir à la création de nouveaux EPR dans les années à venir. Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, s’était d'ailleurs mise en porte-à-faux du PDG d’EDF lorsque ce dernier avait annoncé en octobre la construction de six réacteurs nucléaires dans les années à venir. 

Une chose est sûre : EDF pourrait avoir besoin de nouvelles centrales, car de nombreux réacteurs vont être démantelés dans les années à venir. Paradoxalement, l'autre défi majeur du groupe pour les prochaines années à venir est de se détacher progressivement du nucléaire : montrer qu'il peut devenir un géant des énergies renouvelables.

>> Jean-Bernard Levy, président-directeur général du groupe EDF est l'invité d'Europe 1 à 10 heures dans Le Grand Rendez-vous.